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Eclairage: «L’orthographe à l’Elysée»

Des universitaires nous éclairent sur des sujets d’actualité, de société ou de recherche. Aujourd’hui, Jacques Savoy de l’Institut d’informatique de l’Université de Neuchâtel évoque l’orthographe sur les sites officiels de la République française.

05 juin 2019, 14:00
L'orthographe ne semble pas être le fort des responsables des publications officielles de l'Elysée.

Nos recherches actuelles nous ont amenés à étudier les caractéristiques du discours politique d’Emmanuel Macron et à les comparer aux autres présidents tant français qu’américains. Ce travail implique que nous analysions directement les discours et transcriptions de ses interventions orales.

Comme sources fiables, on se reporte aux sites de l’Elysée ou de la Vie Publique, tous les deux sites officiels du gouvernement.
Nous voici sur une allocution du président promulguant la loi sur le nouveau pacte ferroviaire (27 juin 2018). Et surprise. Je lis «les zones plus densément peuplés» (zone serait-il un nom masculin?), «à des trains moins chère» (oui, mais pas tous, un seul train sera moins cher?), «et de garanti social», «à capitaux publique» ou «son caractère publique» (publique serait-il devenu invariable?), «des titres détenues» (féminisation des objets financiers?), «celle qui voudrais», «La loi défini un cap», «toute les modalités».

Pour une présidence attachant une importance particulière à la Francophonie, la transcription officielle laisse à désirer. Peut-être est-ce une conséquence d’un usage abondant par le président de mots d’origine étrangère comme start-up, business, cluster, mix, task force, mots que l’on peut retrouver dans le dictionnaire, mais pas planet, make, again, summit, belt, road, shame, etc.

Le texte disponible avec ses erreurs contient en même temps le critère pour fixer le barème.

Mais les enseignant-e-s savent que l’orthographe française est compliquée, peut-être trop et qu’il conviendrait de la simplifier. François de Closets a vécu une scolarité plus compliquée à cause de sa dysorthographie et explique les différentes anomalies de l’orthographe dans son livre «Zéro faute. L’orthographe une passion française» (Mille et une nuits, 2009).

Et si nos enseignant-e-s manquent de textes pour leur dictée, on peut les inviter à puiser dans les discours du président français actuel. Le texte disponible avec ses erreurs contient en même temps le critère pour fixer le barème. Ferez-vous plus ou moins de «fotes d’ortogaffe» que l’Elysée?

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