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Eclairage: foot et politique, deux des amours de Cohn-Bendit

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d'actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd'hui, Daniel Droz évoque le dernier ouvrage de Daniel Cohn-Bendit, "Sous les crampons... la plage".

25 avr. 2018, 16:00
Dans "Sous les crampons... la plage", Daniel Cohn-Bendit fait part de son amour du foot.

Daniel Cohn-Bendit ne célèbre pas les 50 ans de Mai 68. Il prend la commémoration à contre-pied en écrivant un livre évoquant le football. Qu’on ne peut pas «réduire à un sport de ‘beaufs’ qui se pratique sur un terrain de 100 mètres de long et 90 de large. C’est une réalité culturelle qui peut être un art, un fait de société incontestable et parfois même un phénomène politique, d’autant que l’‘apolitisme’ du football est aussi... politique.

Dès son enfance à Paris, l’apatride – il n’est alors ni Français ni Allemand – s’éclate en jouant au foot ou en allant au stade et, plus de 65 ans après, il avoue avoir toujours des comportements irrationnels en regardant un match. Comme beaucoup d’entre nous.
Ceci ne l’empêche pas de poser, à travers ses souvenirs et ses expériences, un regard lucide sur le sport le plus populaire au monde. L’homme de gauche qu’il reste ne dit pas que «le foot permet aux peuples opprimés de respirer mais il aide tout de même de temps à temps à s’échapper».

Comme au Brésil, où Cohn-Bendit s’est rendu 1984. A cette époque, la dictature militaire est toujours en place. A Sao Paulo, le club des Corinthians pratique l’autogestion. «Vaincre ou perdre mais toujours pour la démocratie», clame l’équipe. «Une équipe de foot qui soutenait une revendication politique en ‘Amsud’, c’était du jamais vu», relève-t-il. 

«A moi qui, depuis le tournant des années 1960-1970, réfléchissais à la relation foot et politique, voilà qu’on me livrait sur un plateau les réponses à mes interrogations.» Aujourd’hui, déplore-t-il, aucun joueur ne peut exprimer la moindre idée. Il risque d’être envoyé aux galères. «On leur dénie un droit fondamental.»

La politique, sa deuxième passion, est donc bien présente dans son livre. Que ce soit au travers de l’Europe, dont il a été parlementaire pendant 20 ans, du foot féminin, de l’homosexualité ou encore des souvenirs qu’il a retenus des Coupes du monde.
Daniel Cohn-Bendit n’ira pas suivre la prochaine édition en Russie. Il y est interdit de séjour. Il avait appelé à son boycott. Il avait dénoncé l’impérialisme de Poutine. Un président qu’on voit souvent à torse nu. «Exactement comme Mussolini... à ses débuts.»

«Sous les crampons... la plage», Daniel Cohn-Bendit avec Patrick Lemoine, éditions Robert Laffont 

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