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Eclairage: «Entraîner à l’ancienne, c’est révolu»

Une polémique a éclaté ces derniers temps dans le monde du hockey sur glace sur les méthodes employées par d’anciens et actuels entraîneurs dénoncés par quelques anciens hockeyeurs. Ces révélations ne sont pas toujours bien acceptées dans le milieu. Et pourtant… L’éclairage de Julian Cerviño.

16 déc. 2019, 17:00
L'entraîneur de l'équipe de hockey sur glace de l'Union soviétique Viktor Tikhonov, ici en 1992, avait des méthodes très musclées.

Ces dernières semaines, d’anciens sportifs, particulièrement les hockeyeurs, prennent la parole pour dénoncer certains sévices subis durant leur carrière. Ils dévoilent, enfin, des méthodes violentes (physiquement et psychologiquement) utilisées par des entraîneurs de renom dont la réputation s’est forgée grâce, ou plutôt à cause, de leur (trop) grande intransigeance et sévérité.

Ces mentors menaient leurs troupes à la dure, sans sentiment, ou presque, et sans prendre de pincettes. Les joueurs n’avaient pas leur mot à dire.

Sous l’autel des sacro-saints résultats, tout était presque permis: insultes, coups (de canne en particulier), humiliations et on en passe. La fin justifiait, paraît-il, les moyens.

Pourtant, cette façon d’agir n’était pas sans provoquer des dégâts sur la personnalité de ceux qui en étaient les victimes, parfois trop consentantes. Alors quand quelques-uns osent, enfin, parler, d’autres leur reprochent de prendre la parole. Comme s’il s’agissait d’une sorte de trahison. Même si ces anciens coéquipiers ont été les témoins de faits souvent graves, voire inhumains.

Le légendaire sélectionneur de l’URSS Viktor Tikhonov s’était ainsi permis d’interdire à Andrei Khomutov de se rendre au chevet de son père mourant. On se demande comment on peut encore tenter de justifier cette attitude.

Utiliser la violence, c’est un aveu d’impuissance et d’incompétence.

Certes, cet ancien coach soviétique dirigeait alors la plus belle équipe de hockey sur glace de l’histoire, mais cela n’excuse ni ne justifie rien.

Donc, qu’il s’agisse d’ex-bagarreurs ou d’anciens doux agneaux, laissons ces hockeyeurs révéler leurs souffrances ou traumatismes et, surtout, écoutons-les. Tout simplement pour prendre conscience que, une fois pour toutes, entraîner à l’«ancienne» c’est bien révolu.

Si notre société a changé et qu’on ne tolère plus de tels agissements, on ne peut que s’en réjouir et s’en féliciter.

Entraîner et former, ce n’est pas user de son autorité pour épouvanter et traumatiser, mais pour apprendre et éduquer. Tout en respectant la dignité de ses joueurs ou de ses élèves.

Utiliser la violence physique et, ou, verbale est non seulement répréhensible et condamnable, c’est surtout un aveu d’impuissance et d’incompétence.

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