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Eclairage: «En 30 ans, de la guerre en direct à l’écran noir»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque les 30 ans de la première guerre du Golfe et ses conséquences.

19 janv. 2021, 17:00
L’Irak paye toujours les conséquences de la première guerre du Golfe, déclenchée en 1991.

«On est maudits depuis l’invasion du Koweït, on n’a plus connu un seul jour de calme», témoigne une institutrice retraitée de Bagdad dans «L’Orient-Le Jour», quotidien francophone du Liban. Il y a 30 ans, le 17 janvier 1991, la coalition internationale, menée par les Etats-Unis, lance l’offensive contre l’Irak et le régime de Saddam Hussein.

Ce dernier a envahi la monarchie voisine sept mois plus tôt. «De Bagdad à Bassora, de Kirkouk à Babylone, les Irakiens sont unanimes: l’invasion le 2 août 1990 et l’occupation terminée le 2 mars de l’année suivante a signé le début de la fin», relève le journal.

Ce conflit est le premier d’une longue série, le premier aussi de l’après-Guerre froide, le premier suivi par les téléspectateurs en direct, notamment sur CNN, que bon nombre de ménages découvrent et dont beaucoup de médias dépendent.

Une des matrices de la déstabilisation du Moyen-Orient.

Les Etats-Unis entendent instaurer un nouvel ordre mondial. Avec la bénédiction, à l’époque, de la chancelante Union soviétique et de la Chine.

«En 1991, nous rentrons dans un monde unipolaire», souligne Olivier Schmitt, directeur des études à l’Institut des hautes études de défense nationale. «Toutes les grandes puissances se trouvent dans le même camp, c’est exceptionnel dans l’histoire. Et c’est ce qui est en train de changer aujourd’hui», déclare-t-il dans le quotidien «Le Figaro».

Pour l’Irak, c’est un cauchemar sans fin. Au conflit succède un embargo implacable. Saddam Hussein reste au pouvoir mais n’a guère d’influence. Son pays est sous perfusion. En 2003, Washington envahit le pays. Le dictateur est capturé, jugé et pendu. La suite voit chiites et sunnites se déchirer, l’organisation Etat islamique émerger…

La guerre de 1991 peut être considérée comme une des matrices de la déstabilisation du Moyen-Orient. Au même titre que l’instauration de la République islamique en Iran une dizaine d’années plus tôt.

Comble de l’ironie, en 2021, on commémore aussi les 10 ans du Printemps arabe. La Syrie, pour ne prendre que cet exemple, en paye toujours les conséquences. Nulle coalition ne s’est constituée pour renverser Bachar al-Assad. Bien au contraire. Les intérêts des grands de ce monde ne convergent plus. Les conflits se déroulent à huis clos.

A la guerre en direct de 1991 a succédé un écran noir.

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