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Eclairage: «Du foot et strictement rien d’autre»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque la Coupe de monde et les footballeuses.

04 juil. 2019, 18:00
La footballeuse néerlandaise Jackie Groenen a envoyé ses compatriotes en finale de la Coupe du monde.

La footballeuse néerlandaise Jackie Groenen porte le numéro 14. Un numéro magnifié par le légendaire Johan Cruyff. En 1974 en Allemagne, le maître a envoyé son pays en finale de la Coupe du monde en marquant face au Brésil un but d’anthologie. Mercredi soir, à 45 ans de distance, sa compatriote en a fait de même face à la Suède. L’image est symbolique. Elle ne se veut en aucun cas une comparaison, plutôt un clin d’œil.

A l’occasion de la Coupe du monde féminine en France – c’est mieux ainsi que de rabâcher Coupe de monde de football féminin, parce que c’est du foot et rien d’autre –, on entend toutes sortes de discours. Ils vont du ridicule à l’analyse la plus pointue. On glissera très rapidement sur les allusions déplacées ou les questions de préférence sexuelle. Au coup d’envoi du match, ces interrogations ont autant d’intérêt que celui de connaître la couleur des chaussettes de la sélectionneuse des Etats-Unis.

Au même titre que l’Allemagne-France de 1982 à Séville.

Retenons plutôt l’avis de l’étoile montante norvégienne Ada Hegerberg, Ballon d’or 2018, dans le magazine «France Football»: «Il ne faut pas se tromper de combat: les femmes n’ont rien de particulier à prouver cet été. Est-ce qu’on demande aux hommes de justifier leur statut à chaque compétition? Bien sûr que non! Alors, pourquoi réclamerait-on aux femmes de toujours montrer plus? Moi, depuis que je pratique le football, je ne me suis jamais dit que j’avais à prouver quoi que ce soit par rapport aux hommes. Je n’ai jamais considéré que je devais en faire plus pour soutenir la comparaison. J’en ai même un peu marre d’entendre régulièrement parler, justement, des comparaisons entre le foot masculin et féminin. Je pratique ce sport uniquement parce que j’aime ça. Aucune revanche à prendre.»

On pourra ajouter que comparer le jeu des footballeurs et des footballeuses, c’est comme confronter l’Ajax d’Amsterdam des années 1970 au Barcelone de ces dernières années, Cruyff – encore lui – à Messi.

Mardi soir, à l’occasion de la première demi-finale à Lyon, les Etats-Unis et l’Angleterre ont livré un spectacle magnifique, un match qui restera dans les annales. Au même titre que l’Allemagne-France de 1982 à Séville. Pour son intensité, son engagement physique, sa qualité technique et sa dramaturgie. Du foot!

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