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Eclairage: «Défense de toucher aux libertés»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque le vote du Parlement européen sur la Hongrie, dont le comportement est dénoncé.

12 sept. 2018, 17:00
Le premier ministre hongrois Viktor Orban a été désavoué par le Parlement européen.

L’Europe, son Parlement précisément, tire la sonnette d’alarme. Il demande au Conseil, formé des 27 Etats membres, d’ouvrir une procédure de sanction contre la Hongrie. Une première! Les menaces que fait peser le pays sur les valeurs fondamentales de l’Union sont en cause. La liste des violations de la démocratie et des droits de l’homme est étayée.

Plus de trois cinquièmes des députés se sont prononcés dans ce sens. Même le PPE, le Parti populaire européen, auquel appartient la formation du premier ministre hongrois Viktor Orban, s’est rallié en grande majorité à cette position. On entend déjà les partisans du très autocrate chef de gouvernement, crier à l’ingérence. Les populistes de toute l’Europe ne manqueront certainement pas l’occasion de dénoncer les «bureaucrates de Bruxelles».

Ce ne sont pas des «bureaucrates» qui ont voté. Contrairement à la Hongrie aujourd’hui, l’Union européenne est, la Suisse aussi, une démocratie libérale. Au sens qu’elle "défend les valeurs de la liberté, de la démocratie, de l’égalité de l’Etat de droit, du respect des droits de l’homme et d’une société civile libre", comme l’a déclaré un député du PPE.

Ces valeurs ne sont pas celles de Viktor Orban. Son gouvernement remet en cause l’indépendance de la justice, menace la liberté des médias. Les attaques contre les organisations non gouvernementales se multiplient. Sans oublier les relents d’antisémitisme qui se font sentir dans le cadre d’une campagne à l’encontre du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros.

Maintenant, le Conseil, s’il entend prendre des mesures contre Budapest, doit accepter la proposition du Parlement par quatre cinquièmes de ses 27 voix.

Depuis des mois, les libéraux, les défenseurs des libertés, tirent la sonnette d’alarme. Ils ont enfin été entendus. Sous prétexte de realpolitik, une grande partie de la droite libérale a refusé de regarder la vérité en face. En protégeant Viktor Orban, elle a nourri en son sein un contempteur de l’Union européenne. 

Du Royaume-Uni à la Hongrie, de l’Italie à la Suède, les antieuropéens gagnent du terrain. L’illibéral Orban est leur héraut. Son pays sert de laboratoire. Il est temps de mettre le holà à ces dérives. 

Les cris d’orfraies des extrémistes de droite ne s’apparenteront qu’à un détournement de fond.

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