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Eclairage: «Carte électorale française riche d’enseignements»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque les enseignements des récentes européennes en France.

19 juin 2019, 17:00
En France, aux dernières européennes, Emmanuel Macron a pu compter sur les soutiens des classes aisées principalement.

Les récentes élections européennes ont redessiné la carte électorale de la France. Une étude, réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès et publiée dans «Le Figaro» du mercredi 19 juin, est particulièrement riche d’enseignements. Elle met en évidence des particularités socio-économiques et géographiques.

Nous ne nous étendrons pas sur le délitement des deux formations traditionnelles, le Parti socialiste et Les Républicains, autant que sur la percée des écologistes. Dans la foulée de la présidentielle de 2017, La République en marche d’Emmanuel Macron (LREM) et le Rassemblement national de Marine Le Pen (RN) ont continué à siphonner le réservoir électoral des deux partis historiques.

D’autres phénomènes sont mis en lumière par l’étude. Premièrement, cadres et professions libérales (30% des voix) ont largement soutenu le parti de Macron, tandis que les ouvriers ont plébiscité la formation de Le Pen (47%). La classe moyenne, elle, est divisée. «L’antagonisme LREM-RN semble ainsi avoir réactivé la lutte des classes, qui structure ce nouveau clivage après avoir sous-tendu pendant des décennies l’affrontement gauche-droite», relève le quotidien français.

A LREM, la France qui va bien, au RN, la France des territoires qui souffrent.

Deuxième enseignement: le vote d’extrême-droite grimpe quand on s’éloigne du cœur des grandes agglomérations. Il est le plus élevé dans des zones de 30 à 50 kilomètres de distance de la grande agglomération. C’est dans ces zones que le mouvement des «gilets jaunes» a connu le plus de succès. «Le degré de la dépendance à la voiture (et la sensibilité aux prix des carburants) comme le sentiment de relégation y sont les plus élevés.» D’ailleurs, 40% des personnes se réclamant des «gilets jaunes» ont voté pour la liste RN. De plus, plus le chômage est élevé, plus l’extrême-droite engrange les suffrages. 

Et il y a aussi un «effet frontière». LREM bénéfice du vote des travailleurs frontaliers pour autant qu’ils soient nombreux et au bénéfice d’un niveau de vie élevé. On le constate aux frontières du Luxembourg, de l’Allemagne et de la Suisse. C’est tout le contraire dans les régions limitrophes de la Belgique, de l’Italie et de l’Espagne.

Les européennes ont confirmé une chose, comme le souligne «Le Figaro»: à LREM, la France qui va bien; au RN, la France des territoires qui souffrent.

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