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Eclairage: "La politique, c'est le bien commun"

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque les élections au Québec et le désengagement civique.

01 oct. 2018, 18:01
Dans les pays occidentaux, le désengagement civique est une réalité.

Le Québec se choisit de nouvelles autorités régionales. Les résultats seront connus ce mardi 2 octobre. Une donnée étonne l’observateur extérieur: pour la première fois depuis plus de 50 ans, la question de la souveraineté de la province francophone du Canada a été quasi absente de la campagne électorale. «L’équivalent d’une semence remise en terre», commente le quotidien québécois «Le Devoir».

Non seulement l’indépendance n’est pas une priorité pour une majorité de citoyens, mais de nouvelles formations politiques apparaissent. Et elles ne font pas de cette thématique une cause. Dans une certaine mesure, l’évolution de la scène politique de la Belle Province correspond à ce qui se passe dans de nombreux pays occidentaux. 

Outre le fait que le désengagement civique est en recul, les positions politiques des électeurs ne se manifestent plus aussi fortement autour de projets de société. Infidèle partisan, aujourd’hui, le citoyen «fonctionne» à la carte. Il est capable de passer d’une formation à une autre au gré de ses humeurs, de son ressenti. Mème s’il a une position et une opinion très fortes, il ne se retrouve plus dans un parti.

L’Italie, à ce titre, a valeur d’exemple. «L'Italie constitue le laboratoire politique de l’Occident depuis l’Empire romain», constate l’universitaire québécois Martin Pâquet, cité par «Le Devoir». «En allant vers la création des villes, le rôle de l’Eglise, le nationalisme, le fascisme, mais aussi la politique spectacle et les mouvements antisystèmes plus récemment. Ce qui apparaît en Italie se développe ensuite ailleurs dans le monde, maintenant après une dizaine d’années de retard.» 

L’individualisme prend le dessus. Le citoyen a tendance, pour reprendre les mots de l’universitaire québécois, «à oublier l’élément fondamental en politique, qui est le bien commun». 

Les partis traditionnels sont contraints de s’adapter. Si certaines formations peuvent aisément surfer sur la démagogie, d’autres n’entendent pas s’arracher à leurs racines. Si les premières sont prêtes à lisser l’électeur dans le sens du poil, les secondes risquent plus souvent de se heurter à un mur. Aux différents projets de société pourraient se substituer des programmes à la carte. Le bien commun étant, dans tous les cas, le grand perdant. On va pas vers le beau.

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