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Commentaire: «Plus rien ne justifie le recours à la vaisselle jetable»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Luc-Olivier Erard commente l’évolution de la consommation dans les manifestations.

21 juin 2019, 18:45
Diminuer la quantité de déchets produits lors de la Fête des vendanges, une aubaine.

Luc-Olivier Erard

Eliminer toute vaisselle jetable de la Fête des vendanges suppose un bouleversement important de son fonctionnement actuel. L’achat, le stockage, le transport et le lavage de millions d’éléments laissent envisager des investissements et des coûts de fonctionnement élevés, ainsi qu’un surcroît de travail. Les consignes nécessiteraient le transfert de centaines de milliers de pièces de deux francs.

La sagesse incline à y renoncer. Mais l’ambition commande, au contraire, de s’y atteler. Malgré les doutes du président de la Fête, des études confirment déjà le bilan environnemental positif de l’usage de vaisselle réutilisable.

Des expériences régionales, bien que plus réduites, et pas toujours satisfaisantes, ont prouvé qu’une manifestation pouvait se tenir de manière plus supportable pour l’environnement. On peut même espérer que l’humain s’y épanouisse mieux.

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Diligenter un rapport de plus, comme l’envisage la Ville de Neuchâtel, n’y changera rien: les recommandations des ONG, le cadre légal et les opinions qui se manifestent notamment lors des marches pour le climat s’orientent partout dans la même direction: trier et recycler n’est plus suffisant, il faut diminuer la quantité de déchets que nous produisons.

Le public accepte de moins en moins de voir la ville se transformer en dépotoir où se brassent des tonnes de plastique, même si le travail acharné de la voirie permet d’en effacer les traces rapidement. Des millions de gobelets, assiettes, fourchettes et autres godets qui n’ont été produits, stockés, acheminés et distribués que pour être utilisés une seule fois.

Organiser la consommation autrement nécessiterait de revoir l’agencement de la fête, élargir les accès aux stands, peut-être d’agrandir le périmètre de la manifestation. Ce serait redonner des espaces de respiration à un événement qui ressemble, par endroits, à une beuverie criarde.

Plus rien ne justifie le recours au jetable. Consommer autrement ne menace pas l’esprit de la Fête des vendanges, mais serait l’occasion d’une mise à jour bienvenue de sa tradition épicurienne.

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