Le Conseil général de Milvignes doit examiner le 8 novembre un rapport de l’exécutif sur les fusions possibles sur le Littoral à moyen et long terme. Ce document répond à la motion votée il y a une année demandant d’étudier «une fusion élargie au sein du district de Boudry.»

Des discussions ont eu lieu courant 2018 avec Boudry, Cortaillod, La Grande Béroche, Rochefort, Neuchâtel, Corcelles-Cormondrèche et Peseux.

Jusqu’à 100’000 habitants

D’emblée, l’exécutif pose, d’une part que «de nouvelles fusions sont pertinentes», d’autre part que «les communes voisines […] sont intéressées à intégrer les discussions de préparation d’un avenir commun.» Il considère qu’«une nouvelle augmentation de la taille de notre entité publique est pertinente économiquement et financièrement.»

Le Conseil communal ne s’est pas borné à n’envisager que des fusions avec ses proches voisins (Cortaillod, Boudry, Rochefort). Dans une vision à long terme, il élargit le champ des possibles, imaginant des regroupements de petite ampleur pouvant aboutir à d’autres, plus ambitieux. Jusqu’à envisager une commune unique du Littoral, de Vaumarcus au Landeron, qui regrouperait 100’000 habitants…

Attention au «dogmatisme progressiste»

Le conseiller communal Grégory Jaquet, principal artisan du rapport, tempère: «Ces scénarios sont des exemples, il pourrait y en avoir d’autres.» Et il ne s’agit pas de décréter à l’avance qu’il faut fusionner tout le Littoral. «Même si nous aboutissons à la conclusion que c’est une bonne idée, cela ne veut pas encore dire que tout le monde peut s’y résoudre.»

Le rapport propose des fusions «à tiroirs» afin d’éviter que le processus capote dans les urnes à cause du refus d’une seule commune.

Le conseiller communal ne croit pas aux fusions accouchées «au forceps» et estime essentiel de «se garder de tout dogmatisme progressiste». Il faut éviter «de prendre pour des ânes ceux qui trouvent que tel projet n’est pas bon».

Commissions intercommunales

Pour aboutir – ou pas – à de nouveaux regroupements qui fassent sens, le Conseil communal de Milvignes propose que soient créées deux commissions intercommunales. L’une se lancerait dans l’examen d’un projet de fusion entre Milvignes, Boudry, Cortaillod et Rochefort. L’autre empoignerait le scénario ultime, soit la fusion de toutes les communes du Littoral.

Si ce dernier scénario est retenu, se projette Grégory Jaquet, «cela permettrait d’éviter des fusions successives gourmandes en énergie, en argent et en travail demandé aux citoyens.» A l’inverse, si on aboutit à la conclusion qu’il n’est pas optimal, cela n’exclut pas les fusions «à tiroirs», en commençant par exemple par une fusion Milvignes-Boudry-Cortaillod.

Le statu quo est vivable

Ces commissions auraient pour mission de constituer un projet de fusion pouvant être réalisé à l’horizon 2024.

Ce que le Conseil communal propose permettra, estime-t-il, «à des développements ambitieux de voir le jour et d’être proposés à la population de manière ouverte et transparente».

Les deux commissions n’auront pas de pouvoir décisionnel. Si les projets proposés devaient ne pas convenir aux citoyens de la commune, celle-ci «peut envisager de vivre seule durant plusieurs années», conclut le rapport.

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