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Destitution de Trump: un proche du président américain le compromet

Ce n’était peut-être pas sa volonté, mais, lors de son audition publique devant les parlementaires ce mercredi, l’ambassadeur Gordon Sondland a directement impliqué Donald Trump dans les demandes controversées faites à l’Ukraine.

20 nov. 2019, 16:52
L'ambassadeur Gordon Sondland est un riche homme d'affaires nommé à ce poste après avoir donné un million de dollars à la cérémonie d'investiture de Donald Trump.

L’ambassadeur Gordon Sondland, un proche de Donald Trump, a directement impliqué mercredi le président américain dans les demandes controversées faites à l’Ukraine, qui lui valent une procédure de destitution. «Nous avons suivi les ordres du président», a-t-il dit.

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne a notamment assuré lors de son audition publique devant les parlementaires que c’était «à la demande expresse du président des Etats-Unis» que les diplomates chargés du dossier ukrainien ont accepté, malgré leurs réserves, de travailler avec son avocat personnel Rudy Giuliani.

 

 

«Nous ne voulions pas» l’inclure, mais «nous avons suivi les ordres du président», a ajouté l’ambassadeur, un riche homme d’affaires nommé à ce poste après avoir donné un million de dollars à la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Gordon Sondland a souligné que la Maison-Blanche et le Département d’Etat avaient été tenus au courant des «efforts» menés dans ce cadre.

«L’idée que nous étions engagés dans une diplomatie louche ou irrégulière, est absolument fausse», a-t-il insisté, en réponse à d’autres témoins qui ont accusé ce canal parallèle d’agir «à l’encontre» des réseaux officiels de la diplomatie américaine.

Un «donnant-donnant»

Selon lui, M. Giuliani voulait que le gouvernement ukrainien annonce publiquement l’ouverture d’enquêtes sur les démocrates américains et notamment sur le groupe gazier ukrainien Burisma, qui employait le fils de Joe Biden, un potentiel candidat à la présidentielle de 2020.

Il avait proposé un «donnant-donnant», conditionnant une invitation du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche à l’ouverture de ces enquêtes. A ce sujet, Rudy Giuliani «exprimait les désirs du président des Etats-Unis».

«En l’absence d’explication crédible pour sa suspension, je suis parvenu à la conclusion que la reprise de l’aide sécuritaire n’interviendrait pas tant qu’il n’y aurait pas une déclaration publique de l’Ukraine s’engageant à mener les enquêtes», a-t-il témoigné, en précisant s’en être ouvert à des responsables ukrainiens.

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La procédure en vue d’une destitution a été engagée par les démocrates après la révélation d’une conversation téléphonique du 25 juillet au cours de laquelle Donald Trump demande à Volodymyr Zelensky d’enquêter sur les Biden. L’ex-homme d’affaires new-yorkais clame que son appel était «parfait» et dénonce une «tentative de coup d’Etat».

Le camp républicain, qui fait bloc derrière le président et n’hésite pas à attaquer la crédibilité des témoins qui ont accepté de se présenter aux auditions, a déjà commencé à minimiser l’importance des liens entre Donald Trump et Gordon Sondland.

Si les démocrates, qui contrôlent la chambre des représentants, doivent parvenir à mettre en accusation le président, le dernier mot reviendra ensuite au Sénat, à majorité républicaine, rendant pour l’heure très improbable une destitution.

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