Dans le sillage de la pandémie, un autre virus se répand. Celui de la surveillance technologique. C’est une épidémie sécuritaire contre laquelle aucune société ne semble immunisée: si elle s’épanouit de la Chine à Singapour en passant par Israël, elle a aussi contaminé les démocraties occidentales. Au prétexte de l’urgence sanitaire, l’espace public est progressivement militarisé, les individus géolocalisés, les malades criminalisés, le tout dans un flou juridique où s’activent plusieurs industries de l’armement heureuses de s’offrir une nouvelle respectabilité en s’alliant au pouvoir politique.
Un «Etat d’urgence technologique» dont Olivier Tesquet analyse les mécanismes et déconstruit les présupposés avec une salutaire lucidité. En janvier 2020, ce journaliste d’investigation publiait «A la trace», remarquable enquête pour cartographier les nouveaux territoires de la surveillance. Quelques mois plus tard, le Covid accélérait le déploiement des dispositifs technologiques de contrôle jusqu’à les rendre banals. Il lui fallait donc reprendre la plume pour...