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Selon quels critères est défini l’assortiment des magasins en cette période de crise?

L’assortiment des magasins a été réduit au strict nécessaire en raison de l’épidémie de coronavirus. On peut y acheter des livres, mais pas de la teinture pour cheveux. Pourquoi?

02 avr. 2020, 11:13
La liste des produits autorisés ou pas à la vente ne cesse d'évoluer.

La liste des produits non alimentaires retirés des rayons ou autorisés dans les magasins suscite l’étonnement des consommateurs. Dans le canton de Neuchâtel, les rayons livres, cancellés au début du confinement, sont de nouveau ouverts. Au contraire, les rayons cosmétiques, incluant les teintures pour cheveux, ont été fermés, faisant souffler un vent de panique dans les brushings.

Il y a presque autant de situations que de magasins. Cela complique la tâche des policiers chargés de l’application des règles.
Pierre-François Gobat, chef du Scav

«S’il y a eu des changements la semaine dernière, c’est parce que la Confédération a modifié et précisé à trois reprises ses explications pour la mise en œuvre de l’ordonnance 2 Covid-19. On a parfois des difficultés à se mettre à jour…», confie Pierre-François Gobat, chef du Service de la consommation et des affaires vétérinaires (Scav). «Comme vous le savez, les cantons ne sont plus autorisés à définir leurs propres règles dans le domaine des commerces. Nous sommes tenus d’appliquer les prescriptions fédérales.»

Selon celles-ci, «les magasins d’alimentation et les grands magasins doivent être accessibles uniquement pour les aliments et, en principe, pour les marchandises d’usage quotidien comme la presse, le tabac, les cigarettes électroniques, les articles d’hygiène et de papeterie ainsi que la nourriture et d’autres articles de première nécessité pour animaux», rappelle Yann Hulmann, porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

L’emplacement est prépondérant

On n’y voit pas plus clair qu’au fond d’un bol de henné. Pourquoi autoriser les livres, et pas les teintures? On sait que le but de cette limitation de l’assortiment est de faire en sorte que les gens ne s’attardent pas dans les magasins pour y faire du shopping, et qu’ils ne s’y rendent que pour acheter des produits de nécessité. Mais les livres sont souvent feuilletés, et on prend généralement son temps avant d’en choisir un, en tout cas pas moins que pour acheter une teinture.

«Tout dépend de la façon dont le rayon était organisé», explique Pierre-François Gobat. «Si les teintures sont au milieu d’un rayon de produits d’hygiène qui comprend les savons, indispensables aujourd’hui, on ne va pas canceller le rayon. En revanche, si elles se trouvent dans un espace dédié que l’on peut aisément recouvrir ou délimiter, elles ne seront plus accessibles.» Idem pour les livres, qui peuvent figurer au rayon papeterie, avec les papiers pour imprimante.

Et les slips?

«Il y a presque autant de situations que de magasins. Cela complique la tâche des policiers chargés de l’application des règles. Ils doivent en effet discuter avec les gérants. Par ailleurs, il faut savoir qu’en ce moment, le personnel de vente est très sollicité, notamment pour contrôler les files d’attente, et manque de temps pour réorganiser les rayons.»

La liste de l’assortiment autorisé a déjà évolué plusieurs fois et devrait connaître d’autres changements. On ne peut par exemple pas acheter de produits textiles actuellement. «Mais le personnel soignant, qui n’a parfois plus le temps de faire des lessives ou même de rentrer chez soi, a besoin de t-shirts et de sous-vêtements. La liste va évoluer. Les besoins d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain», relève Tristan Cerf, porte-parole de Migros.

Livraison autorisée pour les coiffeurs

L’ensemble des produits peut être commandé en ligne sur les sites des enseignes. Bonne nouvelle pour les coquettes: «Concernant les coiffeurs et coiffeuses, il ne leur est pas interdit de livrer les produits qu’ils vendent habituellement dans leur commerce, dès le moment où les mesures et recommandations sont respectées», précise un porte-parole de la Confédération. Il est en revanche interdit d’inviter la clientèle à retirer les produits directement au salon.

«Cela vaut pour tous les commerces», rappelle Pierre-François Gobat. «Les moyens de paiement sans contact, type bulletin de versement, sont à privilégier.»

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