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«Qu’ils puissent voir mon sourire à leur approche»: la chronique d’une enseignante neuchâteloise

A Neuchâtel, Myriam Facchinetti, enseignante de 3e Harmos, a préparé activement la rentrée. Retrouvailles, qui se sont faites sans masque ce lundi 11 mai.

11 mai 2020, 16:00
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A l’heure où je rassemble ces lignes, la rentrée est prête. J’écris d’ailleurs depuis ma salle de classe, que j’ai retrouvée avec plaisir après huit semaines de confinement. Quelle émotion au moment de tourner la clé dans la porte et de pénétrer dans mon antre! Huit semaines… Plus de 50 jours sans voir mon collège… Une éternité…

Ma salle de classe, c’est ma deuxième maison. J’y ai mes habitudes, mes repères, je m’y sens chez moi. La retrouver me fait un bien fou, et la perspective d’y retrouver mes élèves encore plus.

Epurer, ranger, nettoyer

Depuis quelques jours, je me suis démenée, car la ligne de conduite de cette rentrée est bien établie: il faut épurer le mobilier, ranger, nettoyer, afin que chaque enfant se sente accueilli et que les normes sanitaires soient respectées au mieux.

La couche de poussière et les insectes morts qui jonchaient le sol ne m’ont pas arrêtée, moi qui imaginais naïvement qu’une classe vide depuis le 16 avril inciterait à quelques travaux de balayage par le concierge.

Adieu la classe par ateliers, le matériel en commun, les jeux et les tables partagées. Tout est rangé, repensé en attendant des jours meilleurs.

De l’histoire ancienne

Mes élèves avaient l’habitude d’évoluer dans un espace où ils pouvaient s’asseoir où bon leur semblait. C’est de l’histoire ancienne. La crise du coronavirus a tout emporté. Ils auront dès le 11 mai une place attitrée, leur matériel sous la table, un espace à eux et une maîtresse à deux mètres, dans un coin délimité par une bande de scotch au sol, autour de son bureau.

Pas de contact direct, il faut favoriser l’écoute attentive, l’autonomie. Un vrai challenge! Mais mes élèves ont fait preuve de tellement de ressources à ce niveau-là, que je suis confiante.

Au mieux

Grâce aux instructions de notre direction, nous avons réussi à aménager au mieux ces deux semaines de reprise en demi-groupes, à établir un plan de regroupement des classes dans la cour, afin que chaque élève se sente en sécurité et retrouve ses marques en même temps que ses camarades de classe. Les parents sont exclus du périmètre scolaire: pas évident à vivre pour les plus petits, mais nécessaire pour assurer la sécurité sanitaire de chacun.

Nous irons chercher nos élèves au point de rendez-vous donné. Ensuite, place aux retrouvailles plus intimes dans cette nouvelle salle de classe.
Je sais déjà que j’aimerais les serrer fort dans mes bras, que je vais devoir contenir cette joie immense qui va m’étreindre. Je ne porterai pas de masque: je veux qu’ils puissent voir mon sourire à leur approche.

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