Les 115 députés neuchâtelois pourront-ils siéger les 24 et 25 mars prochains? Fixée au niveau suisse, l’interdiction d’organiser des manifestations de plus de 100 personnes ne s’applique pas aux parlements. C’est l’avis exprimé ce vendredi par le conseiller fédéral Alain Berset. Mais il revient aux parlements en question de se déterminer.
Dans le canton de Vaud, par exemple, la décision a été prise d’annuler les séances des 17 et 24 mars du Grand Conseil, qui compte 150 députés. Une délégation procédera toutefois mardi à des assermentations. Et les commissions continueront à siéger. Elles réunissent en effet moins de 50 personnes, soit la limite cantonale fixée aux rassemblements. Ces séances peuvent en outre se tenir dans des salles où un espacement suffisant entre participants est possible.
Le Bureau du Grand Conseil neuchâtelois se prononcera quant à lui la semaine prochaine. Président du législatif cantonal, le député Marc-André Nardin précise qu’une pesée des intérêts sera effectuée. «Le Bureau est très conscient de ses responsabilités. Tout doit être fait pour à la fois préserver la santé de la population et assurer le fonctionnement des institutions. Il faut éviter de donner l’impression qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion.»
Un ministre tient à la session
Le conseiller d’Etat Laurent Kurth est favorable au maintien de la session: «Une vacance du législatif serait problématique. Le gouvernement est appelé à prendre de nombreuses décisions ces prochains mois. Il est important de maintenir le dialogue avec le Grand Conseil, surtout durant les périodes chahutées.»
Le ministre de la santé imagine que la session pourrait se tenir «en délégation réduite» ou de manière écourtée. Mais de tels choix relèvent de la compétence du Bureau du Grand Conseil. Au moins 58 députés doivent être présents pour prendre des décisions valablement. Un fort absentéisme pourrait donc poser problème.
Crédit urgent demandé
Le coronavirus s’est déjà invité au menu de l’hypothétique prochaine session. Le groupe socialiste soumet aux députés une recommandation à l’adresse du Conseil d’Etat. Le texte demande que la Banque cantonale neuchâteloise octroie des prêts sans intérêts aux acteurs économiques, culturels, sociaux et sportifs en difficulté. Un crédit urgent pour garantir ces prêts devrait être voté.
Par ailleurs, le député libéral-radical Fabio Bongiovanni interpelle le gouvernement. Il souhaite notamment savoir si l’Etat pourrait cautionner momentanément les entreprises mises à mal par la crise actuelle.