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Les aînés écrivent à nos lecteurs

Chaque jour, «ArcInfo» publie une lettre adressée à nos aînés. Des résidents d’EMS de la région ont à leur tour pris la plume pour raconter ce qu’ils vivent. Nous publions ici quelques courriers qui nous sont parvenus.

28 avr. 2020, 16:00
lettres-aines-HomeDivers

«On prend notre mal en patience»

Chères lectrices et chers lecteurs,

En cette période particulière de confinement liée à la propagation du virus Covid-19, nous, résidents de l’EMS Valfleuri, saisissons cette belle initiative qui nous a été proposée afin de partager avec vous ce que nous vivons, ce que nous ressentons en termes d’émotions, d’espoir, et comment nous gérons à notre manière cette transition (en espérant qu’elle finisse au plus vite).

Dans le but de rester fidèle aux propos et témoignages de tous les participants, cette lettre est un recueil de mots-clés, d’idées, de ressenti de chacun de nous face à cette situation inédite.

Durant cette période, certains d’entre nous ne comprennent pas forcément ce qui se passe, d’autres sont inquiets et quelques-uns sont indifférents.

Nous entendons parler du virus, et nous ne le voyons qu’à travers la peur que certains de nous ressentent, à travers le changement de nos habitudes (nous restons tranquilles à l’intérieur ou dans le jardin), à travers le fait que nous ne savons pas quoi faire, ni dans quels endroits nous pouvons aller. Aussi à travers le fait que nous ne recevons pas de visites de nos familles, et que nous ne pouvons plus aller en ville.

Bien que quelques-uns d'entre nous ne se sentent pas dérangés face à cette situation, dans l’ensemble, ce virus nous contrarie, et nous énerve parfois.

Malgré tout ça, nous avons des occupations. En effet, différentes activités sont proposées. Les jeux et lettres, écouter de la musique, s’asseoir dans le jardin ou sur la terrasse où l’on profite de la saison. Nous pouvons aussi nous retrouver à la cafétéria afin de voir et de discuter avec d’autres résidents. Parfois, nous regardons à la télé «Vivement dimanche», et nous avons des moments de tranquillité durant lesquels nous pouvons faire la sieste. On chante beaucoup, on est bien nourris, on se plaît ici.

En attendant que tout redevienne à la normale, on prend notre mal en patience.

Nous voulons vous dire que «le monde est beau et gentil». Nous souhaitons beaucoup de courage à tous ceux qui travaillent et nous faisons un coucou à nos familles.

Les résidents de Valfleuri, Fleurier

Emilie, 9 ans, a écrit au directeur du home Clos-Brochet, à Neuchâtel.

«Un moment plein d’émotions»

Salut tout le monde,

Le coronavirus, qu’est-ce? Une nouvelle marque de voiture, un nouveau plat exotique, un jeu de destruction? Peut-être bien que c’est le jeu. Mais alors, celui-ci ne me fait pas rire du tout.

Par ces quelques lignes, j’aimerais vous faire part de mes sentiments vis-à-vis de cette saleté, pour rester poli. Je suis un résident du Foyer Handicap, à Neuchâtel.

A ce jour, nous avons eu trois cas suspects, heureusement tous négatifs. Je vois toujours en exergue cette résidente du foyer, confinée pendant trois jours dans son studio. Le troisième soir, elle arriva en salle à manger, après avoir reçu les résultats des tests. Le sourire qu’elle arborait en disait long.

Cette femme, à l’ordinaire déjà très gaie et enjouée, avait ce soir-là un visage rayonnant. Pour moi, c’était un moment plein d’émotions.
Mais pour en arriver là, il faut également un personnel de qualité. Les soignantes et soignants font un travail exceptionnel. Sans parler du service de nettoyage, qui, jour après jour, nettoie et désinfecte tous les recoins. De la direction, en passant par le service technique, l’animation et autres secrétaires, on sent tout le monde impliqué et cela, c’est réconfortant.

J’aimerais saluer également l’abnégation de tous les résidents.

Parce que, comme vous devez bien l’imaginer, le confinement ce n’est pas facile tous les jours. L’amour des siens, c’est sacré, alors, quand on vous déracine des liens familiaux, c’est injuste et déstabilisant.

Je désire encore émettre une réflexion sur la liberté. La chance que nous avons dans nos contrées, d’aller où on veut, quand on veut. Momentanément, les barrières se sont baissées, laissant passer le train de la pandémie, ensuite les barrières se relèveront et…

Ce n’est pas un cri que je lance au travers de cette petite lettre. Mais un appel à la responsabilisation de chacune et chacun afin de revoir, encore et encore, d’autres sourires empreints de chaleur.

Robert Ecuyer, Foyer Handicap, Neuchâtel

La lettre d’une résidente du home Les Charmettes, à Neuchâtel.

«Ces lectures me font du bien»

La Sagne, le 3 avril 2020

Chers lecteurs, chères lectrices,

Je suis résidente au home Le Foyer, à La Sagne. Tous les jours, je lis les lettres qui nous sont adressées sur «ArcInfo». Ces lectures me font du bien. Je pense à ces gens qui sont comme moi, confinés. Je pense à ma famille, à mes enfants, en espérant qu’il ne leur arrive rien.

En ce moment, dans notre home, malgré la situation, les employé-e-s se démènent pour prendre soin de nous, tant physiquement que moralement.

Je passe mes après-midi à chanter et à rire, ce qui met du baume au cœur. Ainsi, une fois de plus, je tiens à remercier le personnel de cet établissement. Je suis reconnaissante de tout ce qui est fait pour nous. Je ne peux uniquement leur souhaiter que tout aille bien.

Madame Germaine Voirol, Home Le Foyer, La Sagne

La Liberté…

Le coin de la feuille soudain se soulève…
La plume s’étonne!
Un souffle ténu passe… fraîcheur!
Et pourtant, proche, fragile aussi…
Un essoufflement se fait sentir…
Jusqu’au moment où tout s’emballe,
Dans tous les sens du terme.
Les machines rythment alors le temps…
Jusqu’à quand?
La liberté…
Un élan, un désir, une soif, un cri… se faufile
Et à son passage s’ouvre…
Un espace – vie,
Un espace – matriciel…
Où les mots
Se ré – inventent,
Et nous apprennent
A les épeler de manière nouvelle…
Solid – arité/Main – tenant…
Les machines continuent à rythmer le temps…
On ne sait pas jusqu’à quand.
Et rien n’est plus comme avant…
Un souffle ténu passe
Qui a pour nom:
Liberté
Elle change…
Par moments les maux en mots…
Parmi eux… il y a ceux qui encouragent, réconfortent, soulagent, apaisent…
C’est peu… mais ça change tout!

s. Gabrielle Joseph, Foyer Handicap, Neuchâtel, avril 2020, au temps de la pandémie du coronavirus.

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