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Le désarroi et l’angoisse des déménageurs neuchâtelois

Alors que de nombreux baux à loyer arrivent à leur terme, les déménagements se poursuivent. Un patron neuchâtelois déplore que les risques soient minimisés.

25 mars 2020, 16:00
Lors des déménagements, il est difficile d’appliquer les recommandations en matière de protection et de distance sociale, juge un patron d’entreprise.

Le 31 mars coïncide avec le terme de nombreux baux à loyer. Faute de gel imposé par les autorités fédérales, les déménagements se poursuivent. «Il faut toutefois respecter les règles d’hygiène», préconise l’Office fédéral du logement. C’est plutôt compliqué.

A moins de trouver un arrangement avec leur propriétaire, les locataires sont contraints de déménager. Ce qui ne va pas sans inquiéter bon nombre de personnes.

Les professionnels du secteur sont en première ligne. L’un d’eux témoigne de l’atmosphère pesante. «Dans notre profession, nous nous sentons désemparés, car il est difficile pendant un déménagement de garder les distances requises, même si le client est au courant du danger actuel…», confie ce patron d’une entreprise du canton de Neuchâtel. «Il y a toujours des gens qui minimisent le risque encouru… C’est très compliqué.»

Personne ne prend de mesures. Nous sommes livrés à nos angoisses.
Le patron d’une entreprise de déménagement

Employés et clients sont exposés, juge-t-il. «Du déplacement pour établir un devis jusqu’à la fin du déménagement, nous travaillons dans des conditions qui vont à l’encontre des directives actuelles de l’Office fédéral de la santé. Oui, le client et sa famille ainsi que nos employés et nous, patrons, sommes réellement exposés!»

A trois ou plus dans le camion

Que ce soit pendant les transports ou au domicile des clients, il est quasiment impossible de respecter la distance dite sociale. D’un logement à un autre, pendant le trajet, «trois personnes sont côte à côte dans le cockpit du camion et, parfois, certains clients ne peuvent pas faire autrement que de venir aussi avec nous! Et nous sommes appelés à transporter leurs affaires personnelles! D’ici la fin de la semaine, je n’aurai plus de masques à fournir à mes employés.»

Le patron ne cache pas ses craintes. «Personne ne prend des mesures pour les déménageurs, nous sommes livrés à nos angoisses.» La peur de perdre son emploi est aussi omniprésente. «Je dirige une petite entreprise et si tout s’arrête je vais être confronté à un manque de liquidités, mais là c’est la vie des gens qui est en jeu et il y a urgence!», assène-t-il.

Pas de contact avec les gérances

Du côté des gérances, la donne est un peu différente. Les contacts sont limités. Les bureaux fermés. Un exemple: «Nous trouvons des arrangements. Pour la procédure d’état des lieux, nous fonctionnons sans contact physique. Nous nous servons de la boîte aux lettres pour l’échange des clefs», explique Antoine Guilhen, des bâtiments et du logement à la Ville de La Chaux-de-Fonds.

Jusqu’ici, la gérance communale a enregistré 27 mouvements entre les locataires entrants et les locataires sortants. Deux demandes de prolongation ont été acceptées, sans lien avec le coronavirus.

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