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La sportive olympique Sabrina Jaquet écrit à nos aînés

Chaque jour, «ArcInfo», ses partenaires médias et les EMS proposent une lettre adressée aux personnes les plus concernées par le Covid-19. Aujourd’hui, la joueuse de badminton et athlète olympique Sabrina Jaquet écrit à ses parents et à nous tous.

07 mai 2020, 05:30
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Chers aînés,

C’est plutôt une raquette à la main sur un terrain de sport et non un stylo entre les doigts devant une feuille de papier que j’excelle. Quand on m’a demandé de vous écrire à vous, nos aînés, qui vivez actuellement une période recluse, comme tant de monde sur notre planète, je me suis dit: «Houla, moi, écrire une lettre qui sera publiée?» Je sors ici de ma zone de confort, où il fait bon vivre, avec les habitudes quotidiennes, la liberté.

Ma vie d’athlète, de coutume un peu effrénée et nomade, se trouve actuellement au repos. Ces derniers mois, j’aurais dû m’entraîner, jouer des tournois aux quatre coins du globe et préparer les Jeux olympiques. Mais non, un virus en a voulu autrement. Les plans que j’avais élaborés ont été chamboulés. Il a fallu me réinventer chaque jour, afin que je puisse continuer à pratiquer mon sport, mon métier, tout cela avec des moyens d’entraînement très limités.

Ma patience a été mise à rude épreuve, dans l’attente que le quotidien reprenne le cours de sa vie normale. La patience est un mot-clé des athlètes. Que ce soit à l’entraînement, quand nous répétons le même geste des milliers de fois afin de l’exécuter à la perfection. Ou bien quand nous sommes blessés et que l’impatience prend le dessus dans une période de réhabilitation. Ou encore, quand les résultats espérés ne sont pas au rendez-vous et que l’on doit faire preuve de persévérance. Aujourd’hui, on nous demande à nous tous, de patienter et de changer nos habitudes.

Personnellement, j’ai décidé d’employer ce temps hors norme à bon escient, et je mets mon énergie dans un projet personnel, différent de mon quotidien habituel, pour lequel je n’aurais sinon pas eu le temps dans ma vie d’athlète. Je profite de passer du temps à la maison et je me réjouis de petites choses, comme boire un café au soleil à 10 heures le matin, heure où normalement je suis à l’entraînement.

Quand une période un peu creuse se profile dans ma vie normale et que j’ai le loisir d’être en Suisse, ça signifie souvent que je peux profiter de passer plus de temps avec mes amis et ma famille. La distanciation sociale étant de mise aujourd’hui, ça n’est pas le cas. Ma famille et mes amis me manquent. Même s’il m’est étrange de me l’avouer, mes parents sont mes aînés, ils font partie du groupe à risque et depuis le début du confinement je ne les ai plus vus.

Je sais que les visites de leurs quatre filles ainsi que leurs huit petits-enfants leur manquent. Tout comme vous, nos aînés, qui souffrez du fait d’être éloignés de vos familles. Aujourd’hui, j’ai une revendication en tant qu’athlète à vous faire: soyez patients, adaptez-vous, redécouvrez-vous et gardez en tête, qu’un jour, plus ou moins proche, notre quotidien retrouvera son cours normal.

Je pense bien à vous.

 








A lire aussi: toutes les «Lettres à nos aînés»

Ces lettres sont lues dans l’émission de la RTS «Porte-Plume» diffusée du lundi au vendredi de 11 heures à 11 h 30. Une opération en partenariat avec «Le Nouvelliste», «Le Quotidien jurassien», «Le Journal du Jura», «La Liberté», «La Côte» et le mensuel «Générations».

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