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La police neuchâteloise en renfort dans les douanes pour réduire les bouchons

Sans raison indispensable, impossible de traverser les frontières. Les automobilistes doivent s’armer de patience car tous les véhicules sont contrôlés. A la douane du Col-des-Roches, d’interminables bouchons se forment aux heures de pointe. Dès ce mercredi, renfort de la police neuchâteloise.

18 mars 2020, 17:18
Avec la fermeture des petites douanes, le poste-frontière du Col-des-Roches est pris d'assaut, formant d'interminables bouchons aux heures de pointe.

Ce mardi, vers 16h, la file d’autos en direction du poste-frontière du Col-des-Roches arrivait déjà jusqu’en ville du Locle. En raison des mesures draconiennes liées au coronavirus, tous les véhicules sont contrôlés, formant d’interminables bouchons. Dès ce mercredi, la police neuchâteloise est ainsi venue prêter main-forte aux douaniers suisses.

Seuls les citoyens ayant des motifs professionnels ou privés impérieux sont autorisés à venir en Suisse. «Les personnes malades, de nationalité helvétique ou avec un permis de séjour suisse, peuvent elles aussi entrer dans le pays», signale le chargé de communication de la police neuchâteloise, Georges-André Lozouet.

Seuls les frontaliers travaillant dans les soins seront autorisés à entrer en Suisse par le poste-frontière des Brenets.
Donatella Del Vecchio, porte-parole de l’Administration fédérale des douanes pour la Suisse romande

Pour que ces contrôles puissent être élargis à l’ensemble de la Suisse, il a été nécessaire de fermer environ 130 petits postes-frontières, permettant ainsi de canaliser le trafic dans les douanes principales. «Dans le canton de Neuchâtel, il reste le Col-des-Roches et Les Verrières», indique Georges-André Lozouet.

Comme dans d’autres cantons, des postes-frontières supplémentaires ont toutefois été ouverts pour permettre le passage accéléré du personnel hospitalier frontalier, uniquement de 5h à 9 heures.

«Il s’agit du poste des Brenets pour Neuchâtel et de Boncourt village pour le Jura. Seuls les frontaliers travaillant dans les soins seront cependant autorisés à entrer en Suisse par ces postes», précise Donatella Del Vecchio, porte-parole de l’Administration fédérale des douanes (AFD) pour la Suisse romande.

Depuis mercredi, les policiers neuchâtelois aident les douaniers suisses à contrôler les véhicules. Photo: Lucas Vuitel

Recours à l’armée?

L’AFD est consciente que cette mesure drastique engendre des engorgements au niveau du trafic routier, mais elle vise à protéger la population suisse et à préserver les capacités du système de santé, affirme-t-elle.

Les directives concernent aussi les médias. Souhaitant juger par nous-mêmes la situation, nous nous sommes rendus à la douane du Col-des-Roches ce mardi. La porte-parole de l’AFD a toutefois lourdement insisté: il est interdit de rester à proximité des postes-frontières sans autorisation, de surcroît pendant l’état d’urgence.

«Nous comptons sur le fait que dans les prochains jours et heures, cette mesure sera encore plus largement connue et que les voyageurs qui ne sont pas autorisés à franchir la frontière ne seront plus sur les routes», poursuit Donatella Del Vecchio.

Un scénario prévoit également l’engagement de l’armée en appui à l’AFD, mais ce n’est pas le cas maintenant. «Nous collaborons actuellement avec les polices cantonales de Suisse», ajoute-t-elle.

Une ligne TransN

Avec de nombreuses entreprises, notamment dans le domaine de l’horlogerie, qui ferment leurs portes, la situation devrait prochainement être un peu plus calme à la frontière.

Par ailleurs, des bus TransN transitent également par les douanes neuchâteloises. Ce sont des navettes privées louées par Cartier ou Tag heuer, remarque la porte-parole Aline Odot, précisant que TransN ne se charge pas des autorisations.

Du côté des transports publics TransN, seule la ligne 590, au départ du Val-de-Travers direction Pontarlier via Les Verrières, est autorisée à se rendre dans le pays voisin avec un horaire réduit, confirme Aline Odot. Mais les mesures évoluent chaque jour. Ce qui est vrai aujourd’hui ne l’est pas forcément demain.

Jusqu’à ce mercredi, le chauffeur du bus n’a pas dû montrer une autorisation particulière à la douane, «son uniforme suffit», ajoute Aline Odot. En ce qui concerne les passagers, elle n’a pas pu nous informer. Nous avons essayé de joindre la direction des douanes françaises par courriel et par téléphone. En vain.

Les personnes souhaitant traverser la frontière franco-suisse ne doivent pas oublier leur justificatif d’emploi. Photo: Lucas Vuitel

 

Qui peut traverser les frontières?
Exit les courses en France! Dans un sens ou dans l’autre, impossible de traverser les frontières franco-suisses sans motifs valables. Depuis lundi soir minuit, l’entrée sur le sol helvétique n’est possible que pour les citoyens suisses, les personnes ayant un permis de séjour en Suisse, ainsi que les frontaliers qui doivent voyager en Suisse pour des raisons professionnelles, à condition de présenter une attestation de son employeur.

Par ailleurs, la Suisse cesse de délivrer des visas Schengen jusqu’au 15 juin, comme les autres Etats Schengen. Les visas nationaux seront octroyés à titre exceptionnel: des membres de la famille d’un ressortissant suisse, qui sont soumis à l’obligation de visa et ont le droit de résider en Suisse, ou des spécialistes du domaine de la santé pourraient en bénéficier.

Depuis ce mardi midi, l’entrée sur le territoire français est quant à elle consentie pour les personnes travaillant dans la santé, en présentant des justificatifs d’emploi. Le transit et le transport de marchandises restent aussi autorisés dans les deux sens. En revanche, tous les autres déplacements non indispensables ne sont plus permis.

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