«On se fait la bise?» La réponse à cette question semble évidente pour beaucoup d’individus en temps normal, mais elle l’est devenue largement moins en période de pandémie. «Avec le coronavirus, la parole s’est libérée: beaucoup de personnes détestaient faire la bise auparavant mais n’osaient pas le dire», constate Mathieu Avanzi.
Originaire de Haute-Savoie, ce linguiste ayant vécu dix ans à Neuchâtel, installé aujourd’hui à Bruxelles et maître de conférences à l’université parisienne de la Sorbonne, reconnaît lui-même qu’il n’aime pas faire la bise à «des personnes qu’il connaît à peine»; il lui est même arrivé de prétendre être malade pour ne pas devoir saluer de cette manière. Ce qui ne l’a pas empêché de mener une vaste étude sur le nombre de bises qu’on se fait en France, en Belgique et en Suisse romande, ainsi que sur la joue que l’on tend en premier…