Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Grand Conseil: Neuchâtel de retour à l’état d’urgence

Le Grand Conseil neuchâtelois a validé le retour à la situation extraordinaire ainsi que la loi Covid permettant à l’Etat de mobiliser toutes les ressources sanitaires disponibles.

04 nov. 2020, 11:53
La session du Grand Conseil, ce mardi 3 novembre.

Les députés neuchâtelois ont approuvé mercredi le retour à la situation extraordinaire. Ils ont aussi accepté une loi demandant que l’Etat puisse mobiliser toutes les ressources sanitaires indispensables pour faire face à la crise liée à la pandémie de Covid-19.

«La situation est critique et la gravité s’impose (…). Elle nécessite de pouvoir prendre des décisions rapidement», a déclaré la présidente du Conseil d’Etat Monika Maire-Hefti. «Depuis la mi-octobre, le Conseil d’Etat a émis chaque jour un arrêté» en lien avec la pandémie de Covid, a-t-elle ajouté.

Pour rassurer certains députés PLR opposés au retour à l’état d’urgence, Monika Maire-Hefti a précisé que l’état de nécessité sera limité jusqu’au 1er décembre, date de la prochaine session. Le Conseil d’Etat s’est engagé à informer régulièrement les députés, via la commission financière, celle de gestion ou celle de la santé.

Le gouvernement a relevé que les cantons du Jura, de Fribourg, de Vaud et de Genève étaient aussi revenus à l’état de nécessité. Ce dernier a finalement été adopté par 87 oui, 10 non et 10 abstentions.

Plus de 2000 cas depuis le 23 octobre

Laurent Kurth, conseiller d’Etat chargé de la santé, a expliqué «le caractère explosif» de l’évolution de la pandémie dans le canton. Depuis le 23 octobre, Neuchâtel a enregistré plus de 2000 cas de Covid. Onze EMS et 120 résidents sont touchés.

Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE) compte 86 hospitalisations Covid, 17 patients aux soins intensifs, dont 10 intubés. Sept patients Covid sont hospitalisés à l’Hôpital de la Providence, clinique privée du groupe Swiss Medical Network.

La collaboration, voulue par la loi sur les ressources sanitaires, acceptée mercredi sans opposition, a commencé à être mise en pratique dès lundi. Si l’afflux de patients le justifie, le canton peut ainsi ordonner la réquisition des ressources nécessaires auprès de toutes les institutions de santé, les professionnels du domaine de la santé ou leurs organisations, ainsi que les entreprises actives dans le domaine de la santé, pour couvrir les besoins en soins de la population.

Le Conseil d’Etat peut aussi imposer aux institutions de santé une limitation ou une suspension des examens ou actes médicaux non urgents. L’Etat peut aussi se fournir en médicaments et vaccins directement auprès des fabricants, distributeurs, grossistes ou pharmaciens. Le canton peut ordonner de limiter ou cesser la remise de ces produits aux pharmaciens ou aux particuliers.

Les membres du personnel de la santé réquisitionnés seront rémunérés par les institutions qui les engagent aux conditions de ces dernières. Les établissements seront rémunérés, selon les modalités usuelles de financement qui les concernent. L’Etat peut indemniser les acteurs du système de soins visés par une mesure de réquisition pour les charges nettes supplémentaires reconnues, liées au Covid-19.

Karakash en quarantaine

La session du Grand Conseil s’est tenue dans la salle habituelle du Château de Neuchâtel. Les députés, masqués mais sans distance physique, n’ont pas pu siéger ailleurs, à cause de l’avancée rapide de la pandémie qui n’a pas permis de déménager dans le laps de temps voulu. Une annulation a été évoquée mais écartée, pour pouvoir notamment voter sur les aspects Covid.

La session a toutefois été raccourcie mardi. Le conseiller d’Etat Jean-Nat Karakash n’était pas présent, car il est en quarantaine.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias