Votre publicité ici avec IMPACT_medias

EMS: et si on pariait sur la vie?

Et si on parlait de la vie plutôt que de la mort? L’édito de Sophie Winteler, rédactrice en chef adjointe.

06 mai 2020, 05:30
Portraits SNP    Neuchatel, 10 01 2018  Photo : © David Marchon

Et si on parlait de la vie plutôt que de la mort? Cette question n’est pas anodine quand on évoque les EMS. Depuis bientôt deux mois, les résidents restent confinés strictement, fini les visites. Oui, il s’agit de les protéger du Covid-19, de même que toutes les personnes qui les entourent heure après heure. Tout est mis en œuvre pour faire barrière au virus.

Mais également pour tenter d’alléger la solitude qui plombe le moral de nos aînés. On organise des concerts au balcon, les rendez-vous FaceTime ou WhatsApp sont désormais monnaie courante dans les homes, les cartes postales et les lettres retrouvent leur aura. Mais rien ne remplace les visites de proches. Et ce manque de contact atrophie désormais les envies de certains résidents. Des pathologies se développent, comme le syndrome de glissement, c’est-à-dire la perte du goût de vivre.

Les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique montrent que si le pic de l’épidémie est dépassé, les décès dans les EMS restent préoccupants. Dans le canton de Neuchâtel, 60% des défunts (46 sur 76) résidaient dans des homes, un pourcentage qui atteint 78% en Valais et même 80% dans le canton de Vaud. De quoi donner raison à ceux qui décident de garder les homes sous cloche.

Les Vaudois ont pourtant décidé en fin de semaine passée de les rouvrir. D’où cette question crûment posée: vaut-il «mieux» mourir du Covid-19 ou de solitude, en «victime collatérale» du virus? Et si on pariait plutôt sur la vie? Celle qui permet de voir la lumière au bout du tunnel, de se regarder en chair et en os dans un parloir, même sans se toucher, et de partager ces instants si précieux.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias