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Economie neuchâteloise: «Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge»

Toute prévision conjoncturelle est hasardeuse. Les mauvaises nouvelles se succèdent et l’horizon apparaît bouché. C’est le constat de l’économiste neuchâtelois Jean-Pierre Ghelfi dans la dernière publication du Service cantonal de la statistique.

14 mai 2020, 14:01
Les PME neuchâteloises ont prouvé leur aptitude à se redresser. Mais ça prendra du temps, estime l’économiste Jean-Pierre Ghelfi.

«Nous sommes en terre inconnue, nous n’avons aucune idée de l’ampleur de la crise, de sa durée, de l’état dans laquelle se trouve l’économie mondiale, de sa capacité à remonter la pente ni à quel rythme elle y parviendra», écrit Jean-Pierre Ghelfi.

Dans la dernière publication «Conjoncture économique» du Service cantonal neuchâtelois de statistique, le constat de l’économiste est sans équivoque. «Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.»

Dans le contexte de la pandémie, il est hasardeux d’esquisser la moindre prévision. «Les mauvaises nouvelles se succèdent les unes après les autres», constate Jean-Pierre Ghelfi. «Le Secrétariat d’Etat à l’économie prévoit désormais la plus forte baisse du produit intérieur brut depuis 1975.» La baisse du PIB pourrait atteindre 6,7% et le chômage dépasser 4% sur le plan suisse. Les ménages, eux, affichent un pessimisme d’une ampleur inégalée depuis les années 1990.

Horizon bouché pour Neuchâtel

Avec une économie fortement dépendante des exportations, le canton de Neuchâtel voit son horizon bouché. «Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent la quasi-totalité de son tissu industriel. Elles produisent des éléments et composants nécessaires à la fabrication d’instruments et d’appareils. Elles font partie intégrante de ‘chaînes de valeur’, que le recul des affaires met à mal. Certes, nos PME ont déjà prouvé leur aptitude à se réinventer en s’adaptant à l’évolution des marchés et des techniques. Mais cela ne se fait ni facilement ni rapidement. Le redressement de la situation économique prendra du temps», relève Jean-Pierre Ghelfi.

«L’horlogerie est devenue, comme on le sait, très dépendante des marchés asiatiques. Les activités reprennent progressivement en Chine, mais les consommateurs restent encore frileux. Il faudra probablement attendre un certain temps pour que l’on retrouve un niveau d’affaires comparable à celui qui existait avant les manifestations à Hong-Kong et la crise du coronavirus», écrit l’économiste.

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