Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Eclairage: «Un emprunt pour absorber les pertes des PME»

Des universitaires et des spécialistes nous éclairent sur des sujets d’actualité, de société ou de recherche. Aujourd’hui, Fouad Serageldine, économiste, évoque une piste pour absorber les pertes inévitables des PME à la suite de la crise du coronavirus.

25 mars 2020, 17:00
Coronavirus: un coup terrible pour les commerces indépendants, qui ont dû fermer.

L’Etat de Neuchâtel ainsi que la Confédération ont mis en place un certain nombre de moyens pour aider les PME et les travailleurs indépendants: indemnités pour les réductions de l’horaire de travail, possibilités de prêts sans intérêts, cautionnements de crédits bancaires, souplesse relative aux échéances des tranches d’impôts, etc.

Ces mesures, certes utiles, servent surtout à remédier aux problèmes de trésorerie que peuvent rencontrer les PME. Après avoir réglé ses derniers salaires ainsi que ses fournisseurs, une entreprise en arrêt forcé n’aura vraisemblablement plus de difficultés de trésorerie mais un problème de charges fixes.

Cela a été fait par le passé, notamment lors de la crise financière de 2008.

En effet, sitôt qu’une entreprise arrête son activité – ce qui est actuellement le cas d’un grand nombre de PME – son chiffre d’affaires tombe à zéro, de même que ses charges variables qui dépendent de son niveau d’activité.

En revanche, ses charges fixes – principalement le loyer, les intérêts sur les fonds empruntés, les primes d’assurances – continuent de grever lourdement son budget. Automatiquement, la perte mensuelle de l’entreprise sera égale à ses charges fixes mensuelles. Et si l’entreprise n’a pas de réserves pour l’éponger, cette perte va augmenter pendant toute la période durant laquelle l’entreprise sera en arrêt.

Si l’on veut éviter qu’à moyen terme un nombre important d’entreprises tombent en faillite, il ne suffit donc pas de leur faciliter l’obtention de crédits – même sans intérêts – qu’elles devront de toute façon rembourser tôt ou tard. Il faudrait que l’Etat absorbe les pertes résultant des charges fixes de ces dernières. Cela reviendrait, osons le mot, à «nationaliser» ces pertes.

Cela a été fait par le passé, notamment lors de la crise financière de 2008, mais il s’agissait là de grandes banques «too big to fail». Il faudrait donc a fortiori l’envisager pour des PME.

Le financement de cette opération de «nationalisation» des pertes pourrait se faire par un emprunt extraordinaire de la Confédération auquel souscriraient, sûrement avec empressement, les investisseurs institutionnels, ravis de trouver à nouveau un moyen de placer leurs liquidités excédentaires.

L’INFO SOLIDAIRE PAR L’ÉQUIPE D’«ARCINFO»
Dans la situation sanitaire hors normes que nous vivons, la rédaction d’«ArcInfo» est mobilisée afin d’accompagner ses lecteurs avec une information précise et fiable. Notre journalisme, professionnel et indépendant, ne bénéficie d’aucune subvention. Nous avons cependant choisi de proposer en libre accès une grande partie de nos contenus touchant aux aspects essentiels et vitaux de cette crise. Plus que jamais en cette période inédite, l’information a une valeur. Elle est produite par nos journalistes et nos photographes avec passion et engagement. Si vous souhaitez nous soutenir, vous trouverez plus d’informations sur nos abonnements en cliquant ici.
Votre publicité ici avec IMPACT_medias