C’est les vacances! Elles ont un drôle de goût, cette année. Elles passeraient presque inaperçues, au milieu de toute cette tourmente. Mais elles sont bien là, pour que nous puissions prendre un peu de temps, un moment pour réfléchir à ce qui s’est passé et à la suite à donner. Elles vont nous permettre de revisiter l’école à distance avec un peu de recul, puis songer à la période de transition, avant de retrouver nos chères têtes blondes.
Aujourd’hui, on sait que l’école à distance, c’est vraiment difficile pour tout le monde. Les élèves privés de leurs enseignants, les parents confrontés aux difficultés de leurs enfants et accaparés, les enseignants contraints d’accepter les inégalités: tout cela est bien compliqué. Rajoutez à cela un soupçon d’opinion publique, une pincée de craintes et de critiques par rapport aux décisions directionnelles et politiques, et vous obtiendrez un cocktail explosif, que nous devrons boire d’un trait, dès la réouverture des classes.
Parents au bout du rouleau
Certains parents sont aujourd’hui au bout du rouleau, et on peut le comprendre. Des enseignants le sont aussi, tiraillés entre proposer une multitude d’activités et laisser les élèves souffler un peu. Pas facile de contenter tout le monde, ni de rassurer parfois. Pourtant, il le faut.
Reprendre l’école au mois de mai? Comment? Dans quelles conditions? Certains pensent que l’année est fichue, qu’elle est à oublier et à recommencer entièrement. D’autres, comme moi, tempèrent un peu: bien des choses se sont mises en place avant le 16 mars, les compétences ne s’oublient pas aussi vite et nos élèves finiront par retrouver leurs marques. Tout rentrera finalement dans l’ordre.
Mais il faudra du temps, c’est vrai. Se réhabituer à être ensemble, recomposer avec une classe entière. Il y aura un noyau à recréer, toute une gestion de groupe à repenser.
Transformés
Probablement que le confinement aura fait quelques dégâts: des élèves auront besoin de beaucoup d’attention, d’autres auront à réapprendre la persévérance et le partage. Il y aura de la douleur, des peurs, chez les enfants comme chez les adultes. Mais nous y arriverons. Ensemble. En gardant à l’esprit que nous avons tous affronté cette tempête, et qu’elle nous aura irrémédiablement transformés.
Ce retour à l’école ne sera donc pas à minimiser: c’est là que l’année va se jouer. C’est à ce moment-là que les élèves auront besoin de toute notre vigilance, de toute notre patience et de notre bienveillance. A nous d’être à la hauteur!
Bonnes vacances à tous!
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