Elles n’ont plus de boulot. Depuis mi-mars dernier, les travailleuses et travailleurs du sexe ont perdu tout revenu à la suite de l’interdiction de la prostitution en Suisse, en raison du Covid-19. «J’avais mis un peu d’argent de côté, mais je n’ai plus rien. Même plus pour manger.» A 45 ans, Carmen, qui vit dans le canton de Neuchâtel, espère que cette situation «très difficile» ne durera pas.
Arrivée depuis l’Espagne il y a dix ans, elle pensait «trouver facilement un travail. Mais comme je ne connaissais personne ici, je suis tombée dans ce métier.» Aujourd’hui, cette Dominicaine d’origine, mère de deux garçons restés en Espagne, se retrouve dans une situation de précarité.
Heureusement, «j’ai rempli le formulaire pour l’aide aux indépendants. J’ai reçu la confirmation que j’allais toucher un peu d’argent.» Cette professionnelle du sexe, au bénéfice d’un permis B, est déclarée. Elle paie ses cotisations et ses impôts....