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Coronavirus: pour Pierre-Yves Maillard, «la crise touche plus durement les plus fragiles»

La crise du coronavirus touche plus durement les plus fragiles, selon le président de l’Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard. Parmi les travailleurs aux salaires les plus bas, près de 50% sont actuellement au chômage partiel, souligne-t-il.

01 mai 2020, 07:17
Pour le président de l'USS Pierre-Yves Maillard, la Suisse a besoin d'une défense sanitaire nationale plutôt que de nouveaux avions de combat (ARCHIVES).

Seuls 5% des personnes les mieux rémunérées sont concernées par le chômage partiel, ajoute le Vaudois dans une interview publiée vendredi dans les journaux alémaniques de Tamedia. C’est une situation totalement injuste, note-t-il.

Un moyen de venir en aide à ces personnes serait d’agir au niveau des primes d’assurance maladies, indique M. Maillard. L’USS est prête à discuter si un programme de relance devait permettre de les faire baisser.

Investir dans le service public

La situation est dramatique, souligne-t-il. L’industrie d’exportation a été affaiblie par les blocages du marché international et de l’offre et il n’y a guère de marge de manœuvre. «Nous devons donc faire grossir la consommation indigène», conclut-il.

Nous devons donc faire grossir la consommation indigène
Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse

Interrogé sur les conclusions politiques qu’il tire de la crise, Pierre-Yves Maillard répond que la protection de la santé sur le lieu de travail doit être mieux contrôlée et qu’il faut investir dans le service public, qui ne doit plus être soumis à la loi du marché.

Au cours des dernières semaines, les hôpitaux ont arrêté de pratiquer des opérations rentables, allant à l’encontre de leurs intérêts économiques. S’ils avaient agi selon une logique de profit, il y aurait eu beaucoup plus de morts, met-il en avant.

Défense sanitaire

Outre le service public, le domaine sanitaire a également besoin d’investissements: au lieu de nouveaux avions de combat, la Suisse a besoin d’une «défense sanitaire nationale», explique le Vaudois. «Nous devons mettre en place des installations de production pour les biens médicaux les plus importants: pour les antibiotiques, les anesthésiques, mais aussi les médicaments pour les enfants», détaille-t-il. La pharmacie de l’armée pourrait produire de tels produits.

Nous devons mettre en place des installations de production pour les biens médicaux les plus importants
Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse

La défense de la santé de la population doit être la première priorité; il faut donc se préparer à affronter le prochain virus et développer d’autres instruments que le confinement, exhorte M. Maillard.

Interrogé sur où trouver les financements nécessaires, le président de l’USS pointe certains secteurs «qui font des profits colossaux» et devront se montrer solidaires. Il vise en particulier les dividendes et les rachats d’actions qui ont explosé ces dernières années. «Ça a été une orgie!», commente-t-il.

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