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Coronavirus: pas de soutien à gauche pour Swiss sans protection du climat

Deux jours avant le début de la session extraordinaire du Parlement dédiée à la crise du coronavirus à Bernexpo, les partis affûtent leurs arguments. Le PS, les Verts et les Vert’libéraux ne veulent pas secourir l’aviation sans protection du climat.

02 mai 2020, 17:21
Un soutien à Swiss sans contre-partie écologique n'est pas gagné d'avance, du moins à la gauche du Parlement helvétique, qui se réunit lundi à Bernexpo pour une session extraordinaire.

Le soutien à Swiss n’est pas gagné. Pour le PS, ces aides doivent être soumises à des conditions strictes dans les domaines social et environnemental. Pour les Verts, le sauvetage du secteur aérien sans conditions climatiques n’est pas envisageable. Il rejettera le paquet de soutien s’il n’est pas assorti de conditions contraignantes pour protéger le climat.

Idem du côté des Vert’libéraux qui proposent que les crédits de transition pour soutenir Swiss et Edelweiss soient transformés en prêts à long terme. La Confédération devrait financer ces prêts par des obligations vertes et les coupler à des conditions de réduction de gaz à effet de serre à zéro en 2050.

Les compagnies aériennes, une fois sorties de l’urgence d’obtenir des liquidités, pourraient utiliser ces ressources pour investir dans des mesures de protection du climat.

PS et Verts: renforcer le pouvoir d’achat

Le groupe socialiste appelle à de nouvelles mesures pour renforcer le pouvoir d’achat. «Dans le cadre du chômage partiel, il faut garantir à 100% les salaires, pour tous les revenus jusqu’au salaire médian», déclare le président du groupe socialiste, Roger Nordmann.

«Nous devons aussi absolument éviter une augmentation des primes d’assurance-maladie». Il plaide pour un programme d’investissements et un fonds alimenté par les réserves de la BNS et des revenus élevés, pour financer une partie au moins des coûts de la crise. Les Verts tirent à la même corde.

Nous devons aussi absolument éviter une augmentation des primes d’assurance-maladie
Roger Nordmann, président du groupe socialiste

La crise a aussi montré, selon le PS, qu’il est nécessaire de revaloriser certaines professions, d’importance systémique, mais qui sont peu reconnues et mal payées.

Reprise des travaux saluée

«Le Parlement peut enfin reprendre son rôle démocratique», souligne pour sa part le PLR. Son groupe parlementaire approuve le soutien au secteur de l’aviation ainsi qu’au service d’assistance des forces armées. Ce parti comme le groupe du centre (PDC-PBD-PEV) appuient dans son ensemble les crédits supplémentaires du Conseil fédéral, afin que les fonds nécessaires pour surmonter la crise puissent être octroyés.

Au vu des événements, le PLR souhaite que les milieux scientifiques et les autorités travaillent le plus étroitement ensemble, tant pour faire face à cette crise que pour se préparer à des crises similaires. Il veut également améliorer la résistance des entreprises pour les prochaines crises en renforçant leurs fonds propres via une déduction de l’autofinancement de l’impôt fédéral direct.

Le groupe PLR demande encore au Conseil fédéral de faire avancer le renouvellement du réseau de téléphonie mobile, ainsi que la numérisation générale du système de santé ou d’investir spécifiquement dans la recherche et le développement.

Mondialisation: rétropédalage

La pandémie montre combien l’économie helvétique et les soins de santé dépendent de la mondialisation. Le groupe du centre demande au Conseil fédéral de réduire la dépendance de l’économie suisse à l’égard des chaînes internationales d’approvisionnement pour les biens essentiels.

Cette semaine, la Suisse a fait ses premiers pas vers une nouvelle forme de normalité, d’autres suivront. Ce processus sera au moins aussi difficile que lorsque nous sommes entrés en semi-confinement, estime le PDC.

Retour à la normale

L’UDC veut lui un retour à la normale aussi vite que possible tant les pertes pour l’économie sont importantes. Lundi, ce parti va demander la levée de l’état d’urgence, la fin de versements de nouveaux subsides sur la base du droit d’urgence et l’opposition à l’idée que l’Etat force les bailleurs de renoncer aux loyers. Sur ce dernier point, le groupe estime qu’il s’agirait purement et simplement d’expropriation.

Comme un tiers des salariés sont au chômage partiel et plus de 150’000 personnes ont perdu leur emploi, la formation prône de suspendre la libre circulation des personnes pour engager en priorité des chômeurs suisses.

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