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Coronavirus: les suppressions d’emplois se multiplient en Suisse depuis mars

L’économie suisse subit encore les effets du coronavirus. Depuis le mois de mars, ce sont près de 6000 postes qui ont été supprimés, selon un décompte non-officiel. Ce nombre pourrait même être encore plus important.

21 sept. 2020, 12:28
Le secteur de la restauration est l'un des plus touchés.

La pandémie de coronavirus a fait vaciller des pans entiers de l’économie suisse. Alors que de nombreuses sociétés recourent au chômage partiel, d’autres ont dû se résoudre à réduire leur effectif. Pour l’heure, les annonces de suppressions d’emplois concernent près de 6000 postes.

Non exhaustif, le décompte réalisé par AWP ne représente que la pointe de l’iceberg, celui-ci ne recensant que les suppressions d’emplois annoncées et chiffrées par les entreprises et faisant donc l’impasse sur les postes ayant été biffés sans aucune annonce. De plus, leur nombre effectif se révèle souvent différent de celui annoncé, à la faveur des procédures de consultations.

Certaines sociétés ont aussi fait part de leur intention de réduire la voilure sans toutefois préciser l’ampleur des coupes. Dans le secteur du transport aérien, fortement touché par les restrictions de voyages, le spécialiste de la maintenance aéronautique SR Technics a fait les gros titres avec la suppression possible de 500 postes, dont 400 sur les 1400 qu’il compte à l’aéroport de Zurich.

Le groupe n’a cependant pas souhaité confirmer ces chiffres, assurant vouloir «éviter autant que possible des suppressions de postes». Toujours dans le secteur aérien, Gategroup, spécialiste de la restauration de bord qui compte quelque 2000 salariés en Suisse, pourrait supprimer près de 350 emplois dans son unité Gate Gourmet, mais l’ampleur exacte de la coupe reste inconnue.

D’autres groupes étrangers ont également procédé à de telles annonces, sans toutefois mentionner précisément les pays et sites touchés. Présent à Zurich avec près de 800 salariés, le fabricant allemand de poids lourds MAN, qui produit également des turbines, a annoncé la semaine passée la suppression de 9500 emplois dans le monde, soit le quart de son effectif.

La plus grosse coupe chez Credit Suisse

Enfin, certaines réductions d’effectifs, comme par exemple celle dévoilée récemment par Credit Suisse – la plus importante à ce jour – ne sont pas directement liées aux conséquences de la pandémie. Fin août, le numéro deux bancaire helvétique a fait part du redimensionnement de son réseau de succursales et de la fusion de ses activités avec sa filiale Neue Aargauer Bank (NAB). Jusqu’à 500 postes pourraient être sabrés.

Contacté par AWP, le secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a recensé entre mars et fin août 250 entreprises ayant annoncé aux Offices cantonaux du travail des licenciements collectifs. Ces derniers concernent au total 10’000 salariés. Selon les services du conseiller fédéral Guy Parmelin, ces chiffres sont restés plutôt stables durant cette période.

Côté perspectives, le Seco note ne pas disposer actuellement «d’indications fortes d’une vague massive de licenciements à venir». Les entreprises prévoyant d’importantes réductions d’effectifs pour des motifs économiques sont tenues d’en informer les offices cantonaux de l’emploi.

L’obligation concerne les sociétés employant entre 20 et 100 salariés et supprimant dix postes. Pour celles comptant entre 100 et 300 collaborateurs, les suppressions de postes doivent atteindre 10% de l’effectif et 30 pour les firmes dont le personnel est supérieur à 300 personnes.

Situations dramatiques

Outre le secteur aérien, ceux des voyages, de l’hôtellerie et de la restauration, demeurent les plus exposés aux effets de la crise sanitaire. Mais l’industrie, qu’il s’agisse des machines, de l’horlogerie ou de la sous-traitance automobile, n’est pas épargnée.

Face à une situation dramatique malgré les mesures de chômage partiel et les prêts Covid, le secteur hôtelier a licencié entre 10 et 15% de ses 30’000 salariés depuis la fin de l’hiver dans l’Arc lémanique. Les agences de voyage qui occupent environ 8170 postes à temps plein en Suisse pourraient en perdre jusqu’à 3000 dans le pire des scénarios, a averti la Fédération suisse du voyage.

Pour la seule industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), 3200 emplois ont été supprimés entre avril et juin, la branche recensant 319’600 postes de travail. Le secteur des machines-outils a subi les plus importantes coupes.

Pour l’heure cependant, le recours au chômage partiel a permis de limiter la casse sociale. Selon les calculs du Seco, sans réduction de l’horaire de travail (RHT), le taux de chômage aurait dépassé les 10% en mars (contre 2,9%) et les 20% en avril (contre 3,3%), pour retomber à 8% juin.

Très utilisée, la mesure a cependant coûté cher, soit près de 6,7 milliards de francs à fin août. En juin, les réductions de l’horaire de travail ont touché 488’312 personnes, 52’405 entreprises y ayant eu recours.

Quant au taux de chômage, il s’est inscrit à 3,3% en août, contre 3,2% en juillet. En août 2019, il atteignait 2,1%. Sur l’ensemble de 2020, le niveau de sans-emplois devrait se stabiliser sous 3,5%, selon le Seco.

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