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Coronavirus: les hôpitaux romands sont presque saturés

La seconde vague de coronavirus continue de mettre à rude épreuve le système de santé helvétique. En Suisse romande, les hôpitaux se disent au bord de la saturation.

05 nov. 2020, 16:02
Selon le médecin-chef des soins intensifs de l'hôpital de Pourtalès à Neuchâtel, l'ouverture de nouveaux lits ne suffit pas.

Les hôpitaux romands continuent de résister comme ils peuvent face à la seconde vague du coronavirus. Ils reconnaissent toutefois être débordés.

«Nos hôpitaux sont au bord de la saturation. C’est incroyable que cela arrive en Suisse, mais c’est bien ce que nous sommes en train de vivre», raconte Julien Ombelli, directeur médical à l’hôpital d’Yverdon, interrogé par Keystone-ATS.

 

 

Face à l’afflux massif de nouveaux patients, «l’ouverture de nombreux lits supplémentaires ne suffit pas», confirme Dumeng Décosterd, médecin-chef des soins intensifs de l’hôpital de Pourtalès à Neuchâtel.

A cela s’ajoute le manque de personnel soignant, «très touché» par le virus et «fatigué» après les efforts consentis ces derniers mois, souligne le Dr Ombelli. «Le taux d’absentéisme augmente», constate-t-il.

Pour se donner un peu d’air, les hôpitaux romands peuvent compter sur une coordination intercantonale jugée excellente, «contrairement à la première vague», note le Dr Décosterd. Mais là aussi, cela ne suffit plus. D’où le transfert désormais de certains patients vers des hôpitaux alémaniques moins encombrés.

 

 

A ce titre, le médecin du Réseau hospitalier neuchâtelois se réjouit que le conseiller fédéral Alain Berset ait remis à l’ordre mercredi les hôpitaux alémaniques qui pratiquent encore des opérations électives non urgentes.

Devenus impératifs, ces transferts entre hôpitaux n’en restent pas moins «très complexes» à organiser, surtout que les patients sont souvent intubés, remarque le Dr Ombelli.

Meilleure organisation

Bonne nouvelle en revanche, les hôpitaux ont appris de la première vague. Outre une meilleure coordination intercantonale, la prise en charge et le traitement des patients se sont améliorés. «On intube moins précocement», explique par exemple le Dr Décosterd.

 

 

En matière d’organisation également, les hôpitaux sont mieux préparés qu’au printemps. «Nous avons monté en très peu de temps notre système pour accueillir la deuxième vague. Nous avions prévu ce scénario qui, malheureusement, se concrétise», affirme le Dr Ombelli.

Ce dernier estime qu’il est «extrêmement difficile» de critiquer les autorités politiques dans la gestion de la crise. Selon lui, les mesures qui ont été prises l’ont été «au plus juste des intérêts de la santé et de l’économie.»

Population trop laxiste

Il pense en revanche que le message n’est pas suffisamment passé au sein de la population. «Quand je discute avec des gens à l’extérieur de l’hôpital, j’ai l’impression qu’ils ne réalisent pas ce que nous vivons. Ils ne voient pas que le système de santé est au bord de l’implosion», remarque-t-il.

Ces trois mesures n’ont de sens que si elles sont suivies ensemble.
Dumeng Décosterd, médecin-chef des soins intensifs de l’hôpital de Pourtalès à Neuchâtel

Son impression est partagée par le Dr Décosterd. Selon lui, une certaine partie de la population n’a pas pris «la mesure» de la crise. Il cite l’exemple du port du masque, généralement bien respecté, au contraire des directives de distanciation et de lavage des mains. «Ces trois mesures n’ont de sens que si elles sont suivies ensemble», rappelle-t-il.

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