En première ligne sur le front de la lutte contre le nouveau coronavirus, les commerces d’alimentation s’adaptent aux dispositions toujours plus contraignantes dictées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). L’enjeu est toujours le même: empêcher la propagation de la maladie.
Les grands distributeurs proposent tous désormais du désinfectant pour leur personnel et leurs clients. Des lignes sont marquées au sol à l’accueil et à l’approche des caisses, indiquant la distance sociale à respecter entre chacun. Les nettoyages quotidiens sont intensifiés, «Nous les avons étendus aux caisses automatiques, aux terminaux de paiement et aux chariots», cite en exemple Andrea Bergmann, au service médias de Coop.
Hygiène et distance
Peu de risques, toutefois, d’être confronté à Covid-19, ce lundi après-midi 23 mars, dans les travées des centres commerciaux. Quelques rares clients se disputaient le privilège d’être avenants avec les autres pousseurs de caddie. Facile dans ces conditions de respecter la consigne d’une personne par 10 m2.
«Dans un magasin, le respect des règles d’hygiène et de distanciation entre les personnes est essentiel. C’est pourquoi il est important que nos clients ne viennent pas en famille, mais seuls de préférence», relève Tristan Cerf.
Le porte-parole de Migros insiste pour que les gens restent à distance au moment de payer leurs achats. «Il faut se placer devant le plexiglas qui a été installé à chaque caisse pour protéger nos employés, et ne pas parler à côté de celui-ci. Même s’il est parfois plus difficile de comprendre ce qui se dit, il faudra s’y faire.», explique-t-il.
Limitation
Denner termine ces jours l’installation des plexiglas dans toutes ses succursales, indique Grazia Grassi. La responsable de communication de Denner précise que les enfants ne sont pas interdits de magasin, comme pouvait le laisser croire une affichette à La Chaux-de-Fonds: «Mais, ils doivent entrer seuls, non accompagnés, comme pour les adultes.»
Pour faire respecter cette norme des 10 m2 par personne, les commerces règlent le flux de leurs clients. 40 au maximum dans cette filiale, 65 dans telle autre, 100 ailleurs, beaucoup plus dans les centres commerciaux. Ce n’est plus la taille du parking, mais celle du magasin qui définit sa capacité, en ces temps de coronavirus.
Au comptage, c’est selon les moyens. Soit le personnel de l’établissement tient lui-même ce décompte – avec un compte personnes manuel, ou en distribuant des numéros, par exemple – soit des agents de sécurité se chargent de pondérer l’afflux dans les commerces d’alimentation. Commerces qui présentaient des rayons bien garnis, ce lundi.
Masque facial
Chez Manor, un agent circulait visage découvert. A l’inverse du chargé de nettoyer les chariots. Visage caché, flacon de spray désinfectant au ceinturon, il dégainait à tout va pour s’assurer qu’aucun caddie ne puisse porter trace du virus.
Devant certaines Migros, les agents de sécurité portent carrément des masques avec visière transparente – qui, avec des lunettes appropriées – devant le visage. Comme un bouclier.
Du gros au détail
Les mesures d’hygiène sont également strictes chez Prodega, à Saint-Blaise. Ce spécialiste du marché en gros ouvre désormais ses portes à tout un chacun. Dès 11h et jusqu’à la fermeture et samedi toute la matinée. Les professionnels continuent, eux, de se servir entre 7 et 11 heures, à l’instar des boulangers et autres homes.