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Coronavirus: le télétravail rend l'économie plus vulnérable face aux cybercrimes

Le télétravail, en plein essor pendant la crise du coronavirus, rend l'économie plus vulnérable face aux cybercrimes. Le principal problème réside dans le fait que certains employés utilisent leur propre ordinateur, souvent moins bien protégé que celui attribué par leur entreprise.

05 mai 2020, 17:48
/ Màj. le 05 mai 2020 à 18:37
Le télétravail rend plus les entreprises suisses plus vulnérables aux cyberattaques pendant la pandémie selon des spécialistes (image d'illustration).

La pandémie rend la Suisse, comme les autres Etats, plus exposée aux cyberattaques, notamment en raison du télétravail, selon des experts. Parmi les entreprises, les PME sont les moins préparées.

La cybercriminalité est de plus en plus une branche économique et beaucoup d'entreprises n'étaient pas prêtes à affronter la crise, a dit mardi Uwe Kissmann aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève. A la fin janvier seulement, 16'000 nouveaux sites en lien avec le coronavirus ont été enregistrés dans le monde, ajoute le président de la commission de la cybersécurité d'ICTswitzerland, la faîtière des sociétés de l'économie numérique.

Suisse menacée

Certains fonctionnent par groupes et sont malveillants, fait-il remarquer. Avec le siège d'organisations internationales et d'entreprises pharmaceutiques, la Suisse est menacée. Mais pas plus que les autres Etats parce que la cybercriminalité ne discrimine pas, affirme de son côté le chef de la cybersécurité à ICTswitzerland Raphael Reischuk.

"La Suisse est généralement en meilleure position que d'autres pays mais elle a encore des atouts à protéger et la situation est évidemment pire", affirme-t-il encore. "Elle est plus une cible qu'auparavant", mais comme tous les autres pays.

Principal problème, certains employés utilisent leur propre ordinateur, souvent moins bien protégé que celui attribué par leur entreprise. De même, la vigilance semble se relâcher à la maison. "Les individus ont une tendance à se sentir bien et en sécurité", dit M. Reischuk.

Millions de spécialistes demandés

Le confinement rend aussi plus réceptif à de faux messages sociaux, renchérit M. Kissmann. Plus largement, les citoyens sont encore sous-éduqués sur les défis liés aux nouvelles technologies.

Face à la pandémie, beaucoup d'entreprises ont dû accélérer la numérisation et ont préféré la "rapidité" pour garantir la continuité de leurs activités plutôt que la sécurité au moment de s'adapter aux restrictions.

Parmi elles, les PME sont les plus menacées parce qu'elles ont moins investi sur cette question. Autre problème, certaines entreprises n'ont pas prévu le scénario où leurs spécialistes technologiques devraient travailler eux aussi à distance.

Coûts relativement faibles

Il est impossible pour le moment d'évaluer les pertes de telles cyberattaques liées à la pandémie, ni d'anticiper les effets sur l'investissement en termes de cybersécurité, dit M. Kissmann. Mais les coûts seront peu élevés par rapport à l'impact du ralentissement économique, ajoute encore M. Reischuk.

Dans le même temps, la crise pourrait aussi apporter de nouvelles possibilités dans le marché de la protection des données. La cybersécurité est déjà la composante pour laquelle la croissance est la plus élevée dans les nouvelles technologies et cette situation va se poursuivre, dit aussi M. Kissmann.

Il faudra aussi de nouveaux spécialistes alors qu'il en manque déjà jusqu'à deux millions pour les pays occidentaux, explique le président.

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