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Coronavirus: la Suisse dans la course au vaccin et aux médicaments

La task force scientifique mise sur pied par le Conseil fédéral ne fait pas pâle figure dans la course mondiale pour trouver un vaccin ou un médicament efficace contre le coronavirus Sars-CoV-2. Du vaccin aux données de principes actifs, les chercheurs honorent la réputation de la Suisse.

08 mai 2020, 07:34
Les projets de vaccin contre le coronavirus sont actuellement dans la phase préclinique.

La Suisse n’est pas en reste dans la course mondiale pour trouver un vaccin ou un médicament efficace contre le coronavirus Sars-CoV-2. Trois équipes travaillent sur un vaccin tandis que d’autres épluchent les bases de données de principes actifs. Une centaine d’études cliniques ont déjà été autorisées.

«La Suisse est à la pointe au niveau international pour ce qui est de la recherche sur les vaccins, car elle peut s’appuyer sur une base solide de recherches antérieures», a indiqué à Keystone-ATS Marcel Tanner, membre de la task force scientifique mise sur pied par le Conseil fédéral.

Phase préclinique

Les projets sont dans la phase préclinique, ajoute le professeur émérite d’épidémiologie à l’Université de Bâle et actuel président des Académies suisses des sciences. Il part du principe qu’il faudra «dans le meilleur des cas» entre 15 et 18 mois pour disposer d’un vaccin applicable à la population, et ce pour autant qu’aucun imprévu ne survienne durant la phase des tests cliniques.

La Suisse est à la pointe au niveau international pour ce qui est de la recherche sur les vaccins, car elle peut s’appuyer sur une base solide de recherches antérieures.
Marcel Tanner, membre de la task force scientifique mise sur pied par le Conseil fédéral

Ainsi l’immunologue Martin Bachmann, de l’Hôpital de l’Île à Berne, travaille sur un vaccin dirigé contre les protéines Spike qui forment la couronne du virus et lui permettent de s’attacher aux récepteurs à la surface des cellules de son hôte. Le vaccin est fabriqué à l’aide d’un virus de concombre.

Un autre candidat est celui de l’immunologue bâlois Peter Burkhard et de sa société Alpha-O Peptides. Il est basé sur des nanoparticules sur lesquelles les protéines Spike se collent. Le vaccin a déjà été testé sur des animaux et son concepteur s’en est administré une dose devant les caméras.

 

 

A Fribourg enfin, la jeune pousse InnoMedica de Stefan Halbheer travaille sur un vaccin à base de liposomes, des petites vésicules dotées également des protéines Spike du virus.

Médicaments existants

En attendant le vaccin, la recherche pour trouver un médicament efficace parmi les produits déjà existants bat son plein. Dix-sept hôpitaux suisses participent à l’initiative «Solidarity» de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sous la direction du CHUV de Lausanne. Le Fonds national suisse (FNS) contribue aux coûts à hauteur de 1,6 million de francs.

Les premiers patients participent à Solidarity depuis dix jours en Suisse, précise Oriol Manuel, médecin au CHUV et responsable de l’opération pour la Suisse. C’est l’OMS qui décide quels médicaments sont testés, ainsi que le dosage et la durée, ajoute le spécialiste.

Parmi eux figure l’antipaludéen hydroxychloroquine, de même que le remdesivir et le Kaletra, conçus respectivement pour une utilisation contre l’Ebola et le VIH. Les résultats seront publiés par l’OMS, précise encore le chercheur.

Nouveaux médicaments

Le développement de nouveaux médicaments contre le coronavirus, en revanche, n’en est qu’à ses débuts au niveau mondial, au stade de la recherche fondamentale, souligne le Pr Tanner. Plusieurs projets sont également en cours en Suisse. Les principaux axes de recherche visent le système utilisé par le virus pour s’accrocher à la cellule-hôte, ou alors à empêcher sa multiplication à l’intérieur de cette dernière.

Par ailleurs, plusieurs équipes, notamment à l’EPFZ ainsi qu’aux universités de Zurich et Bâle passent au crible différentes bases de données de substances actives déjà existantes et si possible homologuées susceptibles d’interagir avec le nouveau coronavirus.

Enfin, jusqu’à début mai, Swissethics, l’organisation faîtière des commissions d’éthique cantonales, avait donné son feu vert à 106 études cliniques sur la maladie Covid-19. Plus de 60 requêtes supplémentaires sont actuellement en cours d’évaluation.

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