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Coronavirus: l’UDC veut un retour au travail le 20 avril

Le groupe parlementaire UDC a présenté mardi une stratégie de sortie de la crise du coronavirus en 10 points. Le parti demande notamment une reprise progressive du travail avec des mesures de protection.

07 avr. 2020, 13:38
/ Màj. le 07 avr. 2020 à 14:16
Le conseiller national Thomas Aeschi a dirigé le groupe parlementaire UDC.

Le Conseil fédéral devrait lever l’ordonnance sur le coronavirus le 20 avril et ne plus procéder à de nouveaux engagements financiers, estime le groupe UDC. L’économie et la société doivent retrouver progressivement leur fonctionnement normal.

Le groupe parlementaire UDC a défini mardi dix revendications à l’intention du Conseil fédéral. Destinées à protéger la population contre le coronavirus, les mesures prises par le gouvernement sont des atteintes aux droits de la liberté des citoyens et des interventions graves dans l’économie, a relevé le chef du groupe, le conseiller national zougois Thomas Aeschi lors d’une conférence téléphonique.

La liberté économique n’existe plus dans de nombreuses branches. A partir du 20 avril, le Conseil fédéral doit rétablir le régime constitutionnel ordinaire, tout en continuant à protéger les personnes vulnérables.

Crédits aux mains du Parlement

Le gouvernement est prié de ne plus prendre d’engagements financiers dans le cadre du droit d’urgence. La Confédération a déjà libéré 62 milliards de francs et de nombreux cantons ont pris leurs propres mesures. L’UDC estime que les moyens financiers supplémentaires devraient désormais être décidés par le Parlement et non plus par la seule Délégation des finances.

Pour parer au déficit que les finances fédérales afficheront cette année à cause de la crise, le Conseil fédéral devrait cesser le versement de contributions à l’aide au développement et à la cohésion européenne. L’UDC s’attaque aussi aux crédits d’engagement pluriannuels destinés à la coopération internationale, la culture ou la recherche. Ces derniers, devraient être affectés à la lutte contre la pandémie et la crise en Suisse.

Le budget 2021 soumis au Parlement devrait être équilibré, grâce notamment à des coupes dans les dépenses pour des tâches non critiques.

Pas de bonus

Des mesures sont également demandées à l’égard des entreprises suisses. Celles qui bénéficient de crédits de cautionnement ne devraient pas verser de bonus et de dividendes auvniveau de la direction et du conseil d’administration et procéder à des remboursements de capital tant que leur crédit ne sera pas remboursé.

«Une grande entreprise a annoncé il y a quelques semaines verser 2 millions de francs de bonus à son CEO. Maintenant elle demande le chômage à temps partiel. Ces situations ne doivent pas avoir lieu», a expliqué Thomas Matter (ZH). Les entreprises ayant recourru au chômage partiel ne pourront pas verser de bonus cette année.

Des crédits ponts de plus de 20 millions de francs ne doivent être accordés qu’à des entreprises qui sont financièrement stables.

Cautionnements

Le parti de droite est aussi opposé aux cautionnements solidaires pour le paquet supplémentaire de 20 milliards de francs. La situation avec la flotte de haute mer a montré la problématique de tels cautionnements.

A la place, le gouvernement doit offir des cautions simples, a expliqué Franz Grüter (LU). Contrairement au cautionnement solidaire, la Confédération ne devrait payer que lorsqu’une entreprise se trouve dans de sérieuses difficultés financières, voire qu’elle est en faillite.

Les nouveaux impôts, taxes et redevances, comme par exemple les prélèvements prévus par la loi sur le CO2, doivent être combattus avec détermination, a encore ajouté le conseiller national Thomas Matter. Le gouvernement doit renoncer à toute charge supplémentaire grevant l’économie durant et après la crise.

Approvisionnement

Dans sa prise de position, l’UDC rappelle l’importance d’une production alimentaire nationale. Le taux d’autosuffisance doit passer au-dessus de 60% pour les produits agricoles, a avancé la vice-présidente du parti, Céline Amaudruz (GE). L’approvisionnement de la Suisse en biens de première nécessité doit être garanti.

Le Conseil fédéral doit aussi combler les lacunes et assurer la distribution de matériel médical et de protection, de kits de test et de médicaments aux organes concernés. Il doit également s’assurer que les commandes effectuées à l’étranger ne soient pas bloquées, a ajouté la Genevoise.

Contrôles aux frontières

Finalement, les contrôles aux frontières doivent être maintenus même après la crise. Aucune personne ne doit entrer dans le pays si elle ne peut pas prouver qu’elle n’est pas porteuse du virus.

Plusieurs systèmes sont possibles, a expliqué Mme Amaudruz: prise de température, quetions, responsabilité individuelle. L’armée peut venir en appui des gardes-frontière si nécessaire.

Depuis plusieurs jours, les pressions pour relancer la machine économique se font de plus en plus pressantes sur le Conseil fédéral. Outre l’UDC, le PLR et les milieux économiques plaident pour la réouverture des commerces et des entreprises après le 19 avril. Les syndicats et les Verts réclament au moins une stratégie de sortie, tandis que le PS met en garde contre la tentation d’une reprise rapide.

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