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Coronavirus: fumeurs, immunité, aliments, le Dr Olivier Clerc répond à vos questions

Course à pied, fumeurs, incubation, immunité, aliments: les lecteurs d’«ArcInfo» nous ont posé des questions. Le Dr Olivier Clerc, infectiologue du Réseau hospitalier neuchâtelois, apporte des réponses.

03 avr. 2020, 16:00
"Les études suggèrent que le tabagisme est lié à des formes plus graves et à la nécessité d’admissions plus fréquentes en soins intensifs", explique le Dr Olivier Clerc.

Vous nous avez transmis un certain nombre de questions. Voici le quatrième volet de nos réponses. Durant cette période très spéciale, «ArcInfo» reste à l’écoute de vos préoccupations. Vous pouvez continuer à nous envoyer des questions via notre adresse courriel (temoignages@arcinfo.ch) ou sur notre page Facebook.

Aujourd’hui, voici les réponses du Dr Olivier Clerc, infectiologue du Réseau hospitalier neuchâtelois.

A lire aussi: Le premier volet de réponses aux lecteurs

Dans le cas de la maladie due au Covid-19, la fumée est-elle en facteur aggravant dans l’état de santé des patients en traitement lourd, et également en termes décès? Majoritairement, les personnes gravement atteintes par le coronavirus sont-elles des fumeurs?

Les études suggèrent que le tabagisme est lié à des formes plus graves et à la nécessité d’admissions plus fréquentes en soins intensifs, surtout s’il est associé à des complications (bronchite chronique ou BPCO). Il y a toutefois des facteurs de risque qui ont un poids plus important (diabète, hypertension, maladies cardio-vasculaires, par exemple).

Nous sommes un couple de plus de 60 ans à risques. Voilà maintenant sept jours que nous faisons du télétravail et ne sortons que pour le médecin et prenons toutes les précautions d’usage. Nous avons appris que la compagne d’un de nos collègues proches avait probablement le coronavirus. Peut-on considérer qu’après 7 jours, les risques sont maintenant inexistants ou doit-on attendre encore 7 jours pour être tranquilles?

Après un contact avec une personne potentiellement contagieuse, l’incubation maximale peut en effet aller jusqu’à 14 jours. La plupart des patients (environ 75%) présentent toutefois une durée d’incubation inférieure à 7 jours.

Les personnes immunisées par l’infection vont très probablement garder une immunité suffisamment durable.
Dr Olivier Clerc, infectiologue, Réseau hospitalier neuchâtelois

On publie des «guérisons» de personnes atteintes du virus. Moi, je suppose que c’est une guérison comme avec le virus herpès. Il dort un certain moment dans le corps et, en cas de stress par exemple, il s’active. Ai-je tort?

Le virus de l’herpès est capable de persister sous forme latente à l’intérieur de l’organisme et de se réactiver sous forme de poussées (boutons de fièvre, par exemple). Il n’en va pas de même pour le coronavirus, qui n’est pas capable d’infections chroniques chez l’homme. En cas de guérison, il n’y a donc pas de rechute à craindre.

A lire aussi: Un deuxième volet de réponses aux lecteurs

Si nous nous mettons tous en quarantaine pendant un ou deux mois et que dans six mois nous sommes tous guéris, suffit-il que le virus infecte une personne pour contaminer quelqu’un qui ne l’a jamais eu?

Les personnes immunisées par l’infection vont très probablement garder une immunité suffisamment durable pour ne jamais se réinfecter. Les personnes qui n’ont jamais été malades resteront bien sûr à risque de s’infecter. Si suffisamment de personnes sont immunisées (soit en ayant fait la maladie, soit avec un futur vaccin qui n’existe pas encore), alors il n’y aura plus de circulation du virus possible.

Le coronavirus est il détruit si l’on sort du congélateur un aliment potentiellement contaminé?

Il s’agit d’un virus relativement peu résistant aux conditions externes. L’alimentation ne joue pas de rôle quant à la transmission du virus, qui ne survit pas à l’acidité gastrique.

A lire aussi: Un troisième volet de réponses aux lecteurs

Les journaux et les réclames qu’on trouve dans la boîte aux lettres pourraient-ils véhiculer le virus?

C’est très peu probable. Il faudrait qu’ils aient été très récemment contaminés par les sécrétions respiratoires de la personne qui les distribue. La survie du virus sur des surfaces inertes comme du papier ou du carton est limitée à quelques heures avec une diminution rapide de la concentration de virus. Il n’y a donc pas de risque si l’on fait preuve d’une bonne hygiène des mains.

J’ai 70 ans et suis en bonne santé. En gardant la distance sociale de 2 mètres, bien entendu, puis-je pratiquer seul la course à pied dans la forêt près de mon habitation afin de fortifier ma santé mentale et physique?

Oui, c’est possible, en choisissant les endroits où vous avez un minimum de chance de croiser du monde.

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