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Coronavirus: des solutions neuchâteloises pour échapper aux violences domestiques

Rester chez soi pour se prémunir contre le coronavirus n’est pas sans danger pour tout le monde. Les violences domestiques pourraient augmenter ces prochains temps. Le Service d’aide aux victimes s’adapte à la situation. Interview.

26 mars 2020, 14:18
Le Service d'aide aux victimes de Neuchâtel s'adapte à la situation actuelle.

Alors que les autorités demandent aux citoyens de rester à la maison, il existe une catégorie de personnes pour qui le foyer représente un risque: les victimes de violences domestiques. Sur son site internet, la Coordination nationale des collectifs pour la grève féministe et des femmes assure que «dans les temps de crise, les femmes sont souvent les premières à payer les conséquences. Depuis le début de la crise ‘Corona’, les violences faites aux femmes ont augmenté.» 

Quelle est la situation dans le canton de Neuchâtel et comment faire pour s’en sortir? Réponses de Sophie Aquilon, responsable du Service d’aide aux victimes (Savi).

Les violences domestiques ont-elles augmenté dans le canton depuis que la population est invitée à rester à la maison?

Il est un peu tôt pour le dire. Nous étions peu atteignables la semaine passée, car nous cherchions des solutions pour poursuivre nos activités. Pour l’instant, nous n’avons pas eu d’explosion de demandes. Mais nous craignons que ça vienne un peu plus tard. Avec l’augmentation du chômage partiel et du télétravail, le confinement va concerner de plus en plus de personnes et augmenter les risques de violences domestiques.

En général, les femmes attendent que monsieur ne soit plus à la maison pour nous contacter (il y a aussi des hommes, mais ce sont le plus souvent les femmes qui sont victimes de violences domestiques). Elles ne pourront plus le faire. Je ne serais pas étonnée que les cas soient potentiellement plus graves, nécessitant l’intervention de la police, car la femme n’aura pas pu nous appeler plus vite.

Comment aidez-vous les victimes à l’heure actuelle?

Elles peuvent appeler directement un intervenant du Savi (lire l’encadré). Si une demande nécessite une consultation complète immédiate, car la personne ne peut plus être joignable par la suite (réd: notamment si l’auteur des violences se trouve à la maison), l’appel sera transféré à un autre employé du Savi afin de ne pas bloquer la ligne. Les intervenants sont libres d’adapter les horaires aux besoins spécifiques des personnes. Nos trois adresses e-mail restent également en fonction et nous y répondons tous les jours.

Pour un besoin d’hébergement, la demande et l’évaluation de la situation se font par téléphone. Par exemple, nous devons déterminer si une mesure d’éloignement est nécessaire, s’il faut une intervention de la police ou encore si la personne peut être hébergée dans son entourage. Nous convenons ensuite d’un rendez-vous ou d’une orientation vers d’autres partenaires, comme un psy ou un avocat, si l’hébergement n’est pas possible chez nous.

Comment gérez-vous les risques sanitaires dans les centres d’accueil?

Nous respectons les mesures d’hygiène imposées par la Confédération, elles sont affichées à plusieurs endroits du foyer. Nous avons notamment installé des sprays dans les sanitaires et nous demandons qu’ils soient nettoyés après chaque passage. Nous organisons régulièrement des séances pour rappeler aux femmes ce qu’elles doivent faire ou non. Les intervenantes réalisent des permanences physiques moins longues et portent le masque.

Comment faire si une personne hébergée dans un centre présente des symptômes?

Pour l’instant, cela ne nous est pas arrivé. Nous avons mis à disposition une chambre séparée avec le nécessaire pour se faire à manger et des sanitaires privés. Cela permettra d’isoler une personne infectée ou une nouvelle arrivante, le temps d’évaluer les mesures qu’elle a prises avant d’être hébergée. En cas de doute, nous lui demanderons de rester isolée du groupe quelques jours. Nous évaluons aussi les solutions avec nos partenaires, comme l’hôtel ou des appartements, notamment s’il y a des enfants. Nous ne voulons pas laisser les victimes se débrouiller seules!

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