La ville chinoise de Wuhan, épicentre de la pandémie du coronavirus Covid-19, sort peu à peu de sa torpeur avec la levée des mesures de confinement drastiques. Un moment qui coïncide pour de nombreuses familles avec celui de la récupération des cendres de leurs proches décédés. Or, des images révélées par le média économique chinois Caixin et relayées par Le Figaro sèment le doute.
Some funeral houses in #Wuhan began to allow people to pick up ashes of family members who died after the lockdown. pic.twitter.com/4weDCKwPyw
— Caixin Global (@caixin) March 27, 2020
Sur ces photos, on aperçoit un grand nombre d’urnes funéraires empilées les unes sur les autres. Le magazine chinois à l’origine de l’enquête reprise par plusieurs médias internationaux, à l’instar de Time ou du Monde, indique que des camions ont livré quelque 2500 urnes le mercredi 25 mars et autant le lendemain dans l’un des crématoriums de la cité, capitale de la province du Hubei.
Précisons que Wuhan compte sept crématoriums au total. Le média ajoute enfin que 5000 urnes funéraires ont été distribuées ces derniers jours au seul crématorium de Hankou. Les restitutions doivent se faire jusqu’au 5 avril, jour de la Fête des morts en Chine.
Plus de 40 000 morts
Selon un calcul communiqué par certains internautes sur les réseaux sociaux, si tous les sept crématoriums réunis peuvent restituer 3 500 urnes par jour sur 12 jours, le nombre de morts se monte à 42 000. Problème, Pékin déclare que 50 000 personnes ont été contaminées à Wuhan, et 2535 personnes en sont mortes. Interrogé par Radio Free Asia, un habitant de Wuhan estime que le bilan officiel des victimes n’est pas crédible. De nombreux concitoyens seraient persuadés que plus de 40 000 personnes seraient décédées du Covid-19.
Selon l’agence Bloomberg qui se base sur les données officielles de la ville de Wuhan, on recense 56 007 crémations au quatrième trimestre de 2019. Ce nombre est supérieur de 1 583 à celui du quatrième trimestre 2018 et de 2 231 à celui du quatrième trimestre 2017. Cette hausse des crémations au cours des derniers mois de 2019 coïnciderait avec l’hypothèse selon laquelle l’épidémie aurait débuté en novembre, voire en septembre. Enfin, beaucoup de victimes n’ont jamais été hospitalisées ou même recensées par les autorités.