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Camille Jéquier écrit à nos aînés

Chaque jour, «ArcInfo», ses partenaires médias et les EMS proposent une lettre adressée aux personnes les plus concernées par le Covid-19. Aujourd’hui, Camille Jéquier, conservatrice du musée de Valangin, espère pouvoir retrouver ses parents prochainement.

16 mai 2020, 05:30
lettres-aines-CamilleJéquier

Saint-Blaise, le 16 mai 2020

Chères aînées, chers aînés,

Quand on m’a demandé de vous écrire quelques mots, j’ai immédiatement pensé à quelques personnes: Cendrine, Mireille, Monika, Madame Debrot… Puis je me suis dit que certaines d’entre elles ne seraient pas, mais alors pas du tout, contentes que je les définisse ainsi: des aînées. Je pense même que lorsqu’elle lira son nom, ma mère lèvera les yeux au ciel! Désolée, maman… En même temps, je pense très souvent à toi, alors ça ne compte pas, hein dit?

Dans un moment où beaucoup d’activités reprennent, vous êtes supposés rester à la maison. Alors que les jours s’allongent, que les journées sont plus clémentes et que les oiseaux pépient, on exige de vous que vous ne sortiez pas. Cela doit être difficile d’avoir l’impression de devoir rester en retrait alors que la vie reprend son cours pour les autres. Certains aînés ne sont pas prêts à s’arrêter et surtout, ont encore beaucoup à donner. Ceux que je connais, en tous les cas, ne s’avouent pas vaincus! Avec les précautions d’usage, évidemment…

Personnellement, ne pas voir mes parents pendant plus de deux mois a été difficile. Ne pas pouvoir les embrasser l’est encore plus. C’est dans ces moments que je me rends compte que nous sommes des animaux sociaux, après tout. Nous avons besoin des autres pour nous sentir heureux. En tous les cas, j’ai besoin de ma famille pour échanger et parler de mes soucis et de mes joies. Il y a toujours Skype, me direz-vous… Pour l’avoir pratiqué pendant dix ans, ce n’est vraiment pas la même chose quand je sais que mes parents habitent à un jet de pierre de chez moi.

Je digresse. Tout cela pour dire que je pense à vous et que j’espère que vous aurez tous et toutes l’occasion de revoir vos proches et les personnes qui vous sont chères très prochainement. J’espère que vous pourrez bientôt retourner dans un magasin, aller voir un match, ou vous rendre au musée. Celui que je dirige accueille d’ailleurs beaucoup de grands-parents avec leurs petits-enfants. Je suis certaine que j’aurai l’occasion de vous rencontrer dans les couloirs ou le parc, ou dans une autre exposition.

Dans tous les cas, je me réjouis de vous retrouver au coin d’une rue, d’une allée ou d’un chemin pour que nous puissions échanger un timide «bonjour» si nous ne connaissons pas, ou un grand sourire et un «comment ça va»? Mais pas de becs, ne soyons pas fous!
 

A lire aussi: toutes les «Lettres à nos aînés»

Ces lettres sont lues dans l’émission de la RTS «Porte-Plume» diffusée du lundi au vendredi de 11 heures à 11 h 30. Une opération en partenariat avec «Le Nouvelliste», «Le Quotidien jurassien», «Le Journal du Jura», «La Liberté», «La Côte» et le mensuel «Générations».

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