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5 défis de la presse locale

CHRONIQUES DU CHANGEMENT - On a rêvé d’un autre média, plus proche de vous, au top du numérique, à l’aise sur les réseaux sociaux, avec des d’abonnés conquis et un financement stable. Chiche?

11 déc. 2017, 16:27
Journaux

Difficile de résumer en quelques lignes les questionnements qui agitent les médias locaux, telle la Société neuchâteloise de presse (qui édite "L’Express", "L’Impartial" et ArcInfo). Mais on a quand même tenté l’exercice autour de quelques grands thèmes...

Être plus proche des lecteurs

“Il faut remettre le lecteur au centre de la stratégie.” Cette phrase est devenue le mantra de nombreux patrons de presse.

Cela peut passer par plus de transparence et de pédagogie: à l’époque des "fake news", les journalistes doivent expliquer au public comment ils travaillent, pourquoi ils choisissent tel ou tel traitement et répondre, dans la mesure du possible, à ceux qui les interpellent.

Leurs choix éditoriaux doivent aussi refléter les interrogations de leurs lecteurs. Les habitants peuvent par exemple être sondés avant de définir le thème d'une enquête.

Et le journaliste a tout intérêt à aller vers des contenus plus “concernants” en se mettant à la place du lecteur. Cette idée est au cœur du “journalisme de solutions”, régulièrement évoqué dans les rédactions. Un journalisme “utile” qui se fait fort de repérer les initiatives exemplaires menées sur le territoire.

“C'est en partageant des solutions pour ouvrir un débat utile à la communauté qu'on regagne la confiance du public et notre crédibilité”, estime par exemple Didier Pourquery, directeur de la rédaction française de The Conversation, interrogé par "Le Figaro".

Monter en puissance sur le numérique

Non, le papier n’a pas été supplanté par le numérique. Mais le numérique gagne du terrain, et il est devenu le canal favori des lecteurs les plus jeunes.

Certains titres vont plus loin que d’autres, comme "La Presse", au Québec, qui a choisi, avec succès, de remplacer certaines éditions papier par du digital.

Sans aller jusque-là, il s’agit pour des titres comme les nôtres de publier rapidement les infos brutes sur le Web et l’appli mobile, et de les compléter par des contenus “à valeur ajoutée” bien sentis, qui fidélisent les lecteurs.

Convaincre les lecteurs de s’abonner

C’est ainsi que l’on arrive à convaincre les lecteurs de payer pour une offre numérique.

Dans un article récent consacré aux grands journaux américains, "Le Nouvel Économiste" raconte comment Le "New York Times" et le "Washington Post" parviennent désormais à recruter de nouveaux lecteurs par milliers (bien aidés, il est vrai, par l’élection de Donald Trump, qui a redonné envie de lire des journaux capables de sortir des scoops).

Mais il n’y a pas de formule miracle, et chaque titre doit expérimenter ses propres solutions techniques pour inciter l’internaute à sortir sa carte bancaire.

Au passage, un rappel s’impose: l’information de qualité a un prix. Envoyer un journaliste et un photographe sur le terrain, c’est coûteux. Les sites entièrement gratuits uniquement financés par la publicité ne sont le plus souvent que des robinets à dépêches ou des titres qui recrachent ce qui a déjà été publié par d’autres.

Trouver le bon équilibre sur les réseaux sociaux

Facebook est-il une chance ou un danger pour les médias? Les deux, à l’évidence. Aujourd’hui, il est impensable pour un média de ne pas signaler à ses nombreux lecteurs présents sur Facebook ce qu’il vient de publier. Et il serait dommage de se priver de cette plateforme si pratique pour échanger avec eux.

Mais comme Google, Facebook “pique” d’importants budgets publicitaires aux médias, qui ont bien du mal à résister à leur force de frappe, même si certains grands titres s’y essaient (en France, "Le Figaro" et "Le Monde" se sont associés dans cette optique).

Il faut donc rester vigilants: utiliser Facebook, Twitter ou Instagram, c’est bien… à condition d’emmener les internautes vers son propre site d’information.

Pérenniser le financement

Dans les médias, la pub “traditionnelle” n’est plus ce qu’elle était, hélas. Et la recherche de nouveaux abonnés ne suffit pas toujours à compenser la baisse de moyens.

Dans ces conditions, les patrons de presse explorent d’autres pistes. Quelques petits titres se tournent vers le financement participatif. D’autres innovent dans le domaine publicitaire avec des solutions de ciblage de plus en plus perfectionnées: les annonces affichées dépendent ainsi du profil ou de la localisation du lecteur.

Mais la pérennité de certains titres passe aussi par d’éventuelles aides publiques. En Suisse, l’initiative No Billag a mis en lumière la différence de traitement en la matière entre les médias.

Pour Jacques Matthey, le directeur général de la SNP, “il paraît essentiel que l’argent public soit dirigé là où un véritable service public est assuré.” L’association de journalistes Impressum va aussi dans ce sens. Reste à savoir sous quelle forme les journaux pourraient un jour bénéficier d'un tel soutien.
 

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