«A voté!» Depuis que plus grand monde ne se déplace au bureau de vote, c’est une phrase que l’on n’entend guère. Je l’aimais bien. Elle me donnait l’impression d’avoir accompli un devoir. Je l’assumais sous le regard approbateur et éthylique des désignés volontaires du bureau électoral. Même si l’on votait faux, ce qui arrive souvent à ceux qui ne votent pas comme moi, on avait pris la peine de se déplacer pour muscler sa citoyenneté. Et ses mollets. J’ai grandi en bas d’un village en pente.
Le scrutin par correspondance a également tué la coutume d’arriver au bureau de vote avec une bouteille. Maintenant s’amener une bouteille pour voter seul chez soi, ça fait un peu alcoolique. C’était bien pour la convivialité. Moins pour le dépouillement. Heureusement on prévoyait une seconde équipe toute fraîche. Ou presque. Mais tout passe (enfin, sauf certains candidats).
Car la majorité des Neuchâtelois·e·s votent par...