«Manger mieux ne fait pas forcément gagner, mais manger mal peut faire perdre», constate Séverine Chédel. La diététicienne à Espace Nutrition à Neuchâtel, elle-même participante «à quelques étapes du BCN Tour», est formelle: l’alimentation a un impact sur les performances sportives. Il est nécessaire d’adopter une bonne hygiène de vie en règle générale, mais particulièrement «deux, trois mois avant la course», précise-t-elle.
En plus d’améliorer les performances, «une alimentation équilibrée a un impact sur la santé en général», continue la diététicienne. En d’autres termes, bien manger permet aussi de rester en forme entre deux étapes, ce qui n’est pas négligeable!
Eau et glucides
Avant une course à étapes comme le BCN Tour, Séverine Chédel place la priorité sur l’apport en glucides. Concrètement, cela signifie de manger plusieurs fois par jour du pain, des céréales, des pâtes, du riz et des fruits. «Il faut éviter les céréales complètes juste avant la course si vous n’avez pas l’habitude d’en manger», conseille la diététicienne, «car cela pourrait occasionner des inconforts digestifs durant l’effort».
De même, juste avant de courir, prendre une trop grande quantité de fruits n’est pas idéal, pour les mêmes raisons. «Tout dépend de vos habitudes de consommation. Si vous aimez manger du pain complet et que ça ne vous dérange pas, vous pouvez continuer d’en consommer», souligne Séverine Chédel.
Autre élément indispensable à prendre en compte: l’hydratation, pour compenser la perte en eau pendant les entraînements. «Habituellement, on préconise de boire entre 1 et 1,5 litre d’eau par jour. Mais les jours de pratique sportive, il faut plutôt boire entre 1,5 et 2 litres d’eau», explique Séverine Chédel.
De même, la diététicienne recommande de s’habituer à boire en courant: «Certaines personnes se plaignent que cela leur donne des douleurs abdominales mais il faut profiter de l’entraînement pour s’habituer à une hydratation régulière».
Et l’alcool?
Tout sportif le sait: boire de l’alcool est fortement déconseillé avant une course. Mais pourquoi? «L’alcool produit des effets néfastes lors des activités physiques», répond Séverine Chédel. «Il y a zéro effet positif au niveau santé et de la performance», ajoute la diététicienne.
Cependant, elle nuance en précisant que cela dépend de la tolérance de chacun. «Si un individu a l’habitude de boire un verre de vin le soir parce que ça l’aide à se détendre et à dormir, pourquoi pas...», explique Séverine Chédel. Comme le BCN Tour s’étale sur cinq semaines, elle préconise de ne pas boire non plus après la course. L’alcool peut péjorer la récupération, nécessaire entre deux étapes, surtout pour les compétiteurs visant un objectif de performance.
Café et thé
Pour le café et le thé, la diététicienne est moins catégorique qu’avec l’alcool et ne déconseille pas leur consommation. «Tout dépend de votre tolérance personnelle à la caféine», précise-t-elle. «Ne prenez pas de café avant une course si vous n’en avez pas l’habitude.»
Comme pour tout aliment, Séverine Chédel déconseille «de changer radicalement ses habitudes d’alimentation et d’adopter un régime radical avant une course». Pour cette raison, et pour éviter «tout effet culpabilisant», la diététicienne ne donne pas de quantités types. «Les besoins de chacun sont différents, on ne peut donc pas généraliser», conclut-elle.
Les sites spécialisés en nutrition sportive proposent plusieurs types de produits: gels, barres de céréales, gâteaux, etc. à consommer pendant les entraînements et les courses. Pour Séverine Chédel, il y a peu de différences entre ces produits: «Ils doivent tous apporter des sucres.» «Certains gels sont aussi composés de caféine, pour donner un effet coup de fouet», ajoute-t-elle.
Quel impact? «La caféine a un effet boostant chez certaines personnes », précise Séverine Chédel. «Le goût de la boisson choisie doit plaire afin de favoriser sa consommation, parfois un rinçage de bouche suffit!» Cependant, pour une course comme le BCN Tour, avec des étapes relativement courtes, la diététicienne estime qu’il n’est pas nécessaire de manger pendant la course: «Un repas consommé avant suffit à tenir.»
Après l’effort, il est judicieux de manger des aliments contenant des sucres, «car le corps a puisé dans ses réserves, qu’il faut alors recharger», explique la diététicienne. A chacun de prendre ce qui lui plaît, tant que l’addition gagnante eau plus sucres est respectée.