«Vous faites bien de me poser la question. Mon frère et moi nous amusons toujours en courant.» Michael Verniers entre de plain-pied dans le sujet. Pour les deux frères, courir et joie vont de pair. Mais comment font-ils pour prendre du plaisir dans l’effort? Est-ce que ces champions ont une recette spéciale que les autres coureurs n’ont pas?
Le point commun entre ces six athlètes? Outre être monté sur le podium de leur catégorie lors de la dernière édition du BCN Tour, ils ont tous eu «une première fois» en course à pied. Depuis leur début dans la discipline, les champions ont avalé des kilomètres. Sur le chemin, les expériences se sont multipliées. Ils en ont tiré des leçons, des trucs et astuces qu’ils partagent aujourd’hui.
1. Reconnaître le parcours
C’est un élément fort apprécié du BCN Tour. Les participants ont la possibilité de reconnaître le parcours avant le grand jour. «Je trouve cela fantastique. On sait exactement à quelle sauce nous allons être mangés», rigole Laurence Yerly.
«Lorsque le départ est donné, on est souvent happé par la masse. On se concentre sur tout autre chose que nous-mêmes. Une fois dans le rouge, c’est trop tard. Avec le parcours en tête, c’est plus facile de savoir quel rythme adopter.»
La reine incontestée de ces dernières années en appelle à certains souvenirs. «C’est comme un examen à l’école. Il est nécessaire de le relire un minimum avant de passer devant les experts.»
2. Connaître son équipement
«On doit être à l’aise et confortable avec ce que l’on porte.» Pour Laurence Yerly, il faut connaître son équipement comme sa poche. Insistant sur le fait que «ce sont nos «outils de travail», l’octuple championne en titre n’hésite pas à sortir le porte-monnaie pour investir dans de bonnes baskets.
«Quand nous n’avons pas les chaussures adaptées, elles peuvent être la cause de bon nombre de souffrances. C’est bien de tirer des chaussures au maximum. Mais courir avec des versions de plus de dix ans, c’est une vraie mauvaise idée.»
En avril, ne te découvre pas d’un fil, dit-on. Pas pour la Vaudruzienne. «On peut avoir peur de souffrir du froid. Mais courir, ça réchauffe. Plus on est habillé léger, mieux c’est.»
3. Régularité et variété
Toutes et tous s’accordent: la variété des parcours, des rythmes et la régularité sont les clés pour prendre du plaisir et progresser. Pour Michael Verniers, nous avons de la chance de vivre en Suisse. «Forêts, montagnes, lac, parcours plats et accidentés... on a le choix!»
Plus on est de fous, plus on rit? A croire les frères Verniers, c’est le cas. «Seul, on se demande rapidement quand est-ce que ça va se finir. Si vous alliez les sorties entre amis avec la régularité, vous allez faire de beaux progrès sans même vous en rendre compte.
Comme toute activité pratiquée régulièrement, elle se transformera en routine. Avec cette approche, vous finirez par assimiler la course à un moment convivial avec vos connaissances», assure Michael. Christophe enchaîne: «C’est aussi un excellent moyen de se tirer la bourre sur certaines portions. On progresse en s’amusant!»
Amélie De Marzo va même plus loin dans la diversification. Courir, oui. Mais pas seulement. «En pratiquant d’autres activités sportives apparentées, on évite de se lasser. Mieux, elles nous permettent de développer d’autres capacités.»
4. Etre dans l’instant présent
Pour Sandra Baumann, les petits plaisirs de la vie font toute la différence. «Prendre le temps d’admirer l’environnement dans lequel nous sommes et être reconnaissant de pouvoir courir.»
Alexandre Rognon prend le relais: «Rester souple, détendu dans l’effort, est important. Au bout d’un certain temps, ce mouvement de balancier des bras et des jambes devient automatique, méditatif. On se concentre pleinement dans l’instant présent.»
5. Récupérer et se reposer
Laurence Yerly insiste sur l’après course. Dormir, récupérer, s’étirer, les massages. Tout y passe. «L’âge avançant, c’est de plus en plus important. Personnellement, je conseille la cryothérapie. C’est génial.» «En tout cas, ce n’est pas le week-end suivant qu’il faut aller boire des verres!»
6. Après l’effort, le réconfort
Alexandre Rognon reste lucide. «Il ne faut pas se voiler la face: le plus grand plaisir reste encore et toujours la fin, après avoir passé la ligne d’arrivée.»
Pour le roi de l’édition 2018, l’atmosphère du BCN Tour reste spéciale. «C’est convivial. On est heureux de pouvoir rester sur place et profiter de l’après-course. Et puis, pourquoi ne pas se laisser tenter par une bière entre amis?» Finalement, il reste le bonheur du devoir accompli, «sentir ses muscles se détendre au fil des minutes. On se sent heureux et fier de l’avoir fait.»