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Baselworld: Rolex, Tudor, Patek Philippe, Chanel et Chopard quittent le salon et partent à Genève

La Mecque de l’horlogerie, Baselworld, n’en finit pas de perdre des exposants. Au tour de Rolex, Tudor, Patek Philippe, Chanel et Chopard de quitter la ville rhénane pour Genève. En 2021, ils s’associeront, à Palexpo, au salon Watches & Wonders. La réaction des Bâlois est vive.

14 avr. 2020, 18:19
Baselworld, le plus grand rendez-vous mondial de l'horlogerie, est aujourd'hui en état de mort clinique.

Le navire Baselworld fuit de toute part. Rolex, Tudor, Patek Philippe, Chanel et Chopard ont annoncé ce mardi dans un communiqué commun leur retrait du salon horloger bâlois.

Dans le même temps, les cinq marques – des poids lourds du secteur – ont dévoilé leur intention d’ouvrir leur propre salon, à Genève, début avril 2021, aux mêmes dates que celles de Watches & Wonders. Et au même endroit, soit à Palexpo. Le communiqué parle d’une forme d’association avec le rendez-vous organisé par la Fondation de la haute horlogerie (FHH). Pas davantage de précisions pour l’heure.

Ce départ fait suite «à plusieurs décisions non concertées et unilatérales» prises par Baselworld, précise encore le texte. Parmi elles, le report de la foire en janvier et «son impossibilité à répondre aux attentes et aux besoins des marques».

Discussions lancées par Rolex

«Aujourd’hui, Patek Philippe n’est plus en phase avec la vision du salon Baselworld, il y a eu trop de discussions et de problèmes non résolus, la confiance n’est plus là», lâche Thierry Stern, directeur de Patek Philippe.

La création de ce nouveau salon a été lancée par Rolex, d’après le communiqué. Cette décision «s’est imposée naturellement», selon Jean-Frédéric Dufour, directeur général de Rolex. Il souligne sa volonté d’unité avec des partenaires «qui partagent notre vision et notre soutien indéfectible à l’industrie horlogère suisse».

En outre, ce salon permettra aux cinq marques «de présenter nos nouveautés selon nos besoins et nos attentes, d’unir nos forces et de défendre plus solidement les intérêts de la branche», explique encore Jean-Frédéric Dufour.

Baselworld dit son «étonnement»

Au-delà de cette annonce qui remue une nouvelle fois un monde horloger déjà en plein chambardement depuis plusieurs mois, se pose la question de la survie de Baselworld. Du côté de la direction du salon, on réagit évidemment très mal à ces nouveaux départs.

«C’est avec un grand étonnement et un profond regret que MCH Group prend acte de l’intention d’exposants majeurs de se retirer de Baselworld», écrivent ses responsables dans un communiqué de presse. Ils critiquent même ouvertement la stratégie des partants: «Concrètement, toutes les marques qui ont annoncé leur retrait aujourd’hui – y compris Rolex – ont exprimé leur soutien au report à janvier 2021. Représentées au sein du comité des exposants, elles ont pu discuter à plusieurs reprises de la vision future de Baselworld, qui a rencontré un écho positif également lors de nombreuses discussions individuelles. L’intention de vouloir aller à Genève n’a jamais été évoquée.»

La conclusion est du même tonneau: «Le MCH Group doit en conclure que cela a été planifié depuis un certain temps et que les discussions sur les dispositions financières concernant le report de Baselworld 2020 servent d’excuses».

La fin des grands salons?

Aux yeux de tous les experts que nous avons réussi à joindre, le sort du plus grand rendez-vous mondial de l’horlogerie est scellé. En état de mort clinique, il ne devrait pas se tenir en 2021. Et pour les années suivantes? C’est la bouteille à encre.

«S’il renaît un jour, ce sera au prix d’un sacré coup de sac et sans doute pas avec ceux qui l’organisent à l’heure actuelle», témoigne le patron d’une marque indépendante. «Baselworld paie aujourd’hui des années d’errances et de mauvaises décisions», renchérit Yves Vulcan, patron de l’agence Darwel, qui s’est occupée pendant des décennies de la communication des exposants suisses.

Et ce dernier de conclure: «Nous avons changé d’époque. Les marques veulent désormais maîtriser l’ensemble des paramètres. Fini le temps où elles confiaient toutes les clés et leur argent à un grand salon, qui s’occupait ensuite du reste. La position hégémonique, pour ne pas dire arrogante, de Baselword est révolue.»

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