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Une audacieuse «Flûte enchantée»

30 avr. 2009, 04:15

Revisiter les opéras du passé, c'est dans l'air du temps! Il est de bon ton aujourd'hui d'aller voir les nouvelles mises en scène d'œuvres qui ont traversé les siècles. Et lorsque la poésie se rapproche de la chorégraphie, il y a fort à parier que Jean-Claude Pellaton n'est pas loin. Yves Senn, chef d'orchestre et directeur de l'Avant-Scène opéra lui a confié la mise en scène de «La flûte enchantée» de Mozart, présentée en première vendredi passé au théâtre de Colombier.

Pour cela, Pellaton a mis au point une écriture du mouvement où le geste donne une forme de verticalité au texte, tout en exprimant ce qui est en deçà des mots, ce qui n'est pas distinctement formulé. Disons que le geste prend le relais des sentiments à la manière du chœur antique dans les tragédies grecques. Redoutable défi magnifiquement relevé par les exécutants.

Par la mise en scène des chœurs d'hommes, Pellaton rend compte du message maçonnique, puissant élément de «La flûte enchantée» et des valeurs philanthropiques qui sous-tendent l'œuvre. Il allège le message en enserrant, dans le jeu chanté en allemand, des dialogues en français d'un réalisme très contemporain. On se demande comment Yves Senn, de son pupitre de chef d'orchestre, va recoller tous les morceaux, du solo de la diva qui se met à chanter «Carmen», à celui de la soprano qui a réussi le casting de «Butterfly»!

Mais voilà que de ces brisures émerge une nouvelle présence. Car, si les solistes et les choristes ont appris à danser, Yves Senn a conduit Pellaton à chanter, à jouer le rôle du méchant Monostatos. La belle revanche!

Mais que deviennent Tamino (Antony Veronese), Pamina (Maïté Renaud), la reine de la Nuit (Floriane Iseli)? Et les six génies? Tous et toutes font de leur mieux pour chanter de leur plus belle voix. On est sous le charme des trois dames (Céline Vicario, Corine Wyder, Noémie Stauffer), on apprécie les timbres graves de Daniel Reumiller en Sarastro, de Pierre Pantillon en prêtre, on fond sous le bonheur de Papageno (Christophe Mironneau) et de Papagena (Sophie Vuilleumier) déballant leurs cadeaux de mariage! On relève l'agréable jeu de l'orchestre, la fluidité des phrasés, la clarté des sonorités.

Théâtre de Colombier, vendredis 1er et 8 mai à 20h, dimanches 3 et 10 mai à 17 heures

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