Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Quand le Rhône suit l'appel du Sud

Partons de Genève pour suivre le fil du Rhône jusqu'au Fort l'Ecluse. Nous attaquons aujourd'hui la deuxième semaine des 25 incursions pédestres à saute-frontière entre la Suisse et les pays voisins. Où s'en va le Rhône lorsqu'il nous quitte? Il a beau prendre naissance dans les glaciers valaisans, aux confins du Grimsel et de la Furka, notre Rhône. Passé Genève, c'est quand même en France qu'il étend près des deux tiers de son cours, guidé par l'appel du Sud. Cet itinéraire d'adieux au Rhône traverse le bout du bassin genevois, entre Haute-Savoie et Pays de Gex. Il escorte le fleuve jusqu'au seuil de sa grande descente vers la Méditerranée. Jusqu'au défilé de Fort l'Ecluse, là où le fleuve perce le dernier rempart du Jura.

23 juil. 2007, 12:00

Les bus genevois vous déposent dans le village de Chancy, en face de l'ancienne mairie. Un escalier pique droit sur le Rhône où se mirent des jardins potagers. On le longe jusqu'au pont routier métallique qui marque la frontière. En aval, le fleuve s'élargit: autrefois, on le traversait à gué. Passer le pont pour gagner Pougny, village partagé entre sa gare (en bas) et son centre, perché sur la colline.

Quitter la route principale au niveau du panneau routier «Pougny église», et prendre la petite route goudronnée à droite. Après quelques dizaines de mètres, un panneau pédestre confirme la direction. On rejoint l'église par un joli sentier qui grimpe à l'ombre. De là, continuer le long de la route principale jusqu'à ce qu'un panneau indique à gauche la direction des Isles. Avant de descendre par une petite zone résidentielle, on aperçoit toute la plaine, où le Rhône paresse à son aise avant le goulet de l'Ecluse.

Zone marécageuse de 4 km sur 600 m de large, la réserve de l'Etournel est une escale de premier plan pour les oiseaux migrateurs. Plus de 200 espèces y ont été recensées, dont la cigogne noire, l'oie des moissons et la grue cendrée, mais aussi une quarantaine d'espèces de libellules, des reptiles et des batraciens. Le lieu est aussi un sanctuaire pour les cerfs: à l'automne, deux «points d'écoute» accueillent le public désireux de surprendre leur brame.

On entre réellement dans la réserve naturelle à partir de la ferme des Isles, une fois franchis les rails. Le sentier serpente sous des arbres qui trempent leurs branches basses dans l'eau. Les berges argileuses sont semées de galets ronds. Suivre «Collonges par le bord du Rhône», et poursuivre jusqu'au pont Carnot.

Il vaut la peine de traverser cette arche qui enjambe l'entrée du défilé de l'Ecluse pour pour apercevoir, en aval, les murailles de Fort l'Ecluse, enkystées dans la falaise. Revenons sur notre rive pour reprendre, au ras de l'eau, le chemin jusqu'au hameau du Lavoux. Il n'y alors plus qu'à remonter la route goudronnée pour gagner l'entrée du fort (ouvert au public).

Après la visite, un conseil: offrez-vous un arrêt à la buvette. Car pour rentrer, il faut maintenant grimper au fort supérieur (non visitable), et la montée est carrément raide. Un quart d'heure de sueur bien récompensé: de ce point de vue stratégique, on domine la cluse du Jura, et l'on embrasse le Rhône de la large gouille de l'Etournel jusqu'à la sortie du défilé, vers Bellegarde-sur-Valserine. Direction la mer.

En une demi-heure enfin, le «sentier du fort» vous ramène jusqu'au village de Collonges, par une agréable sente ombragée. /AMO

Votre publicité ici avec IMPACT_medias