Decs défend le rap neuchâtelois

16 juin 2010, 09:30

Le rappeur neuchâtelois Decs sort un premier album solo, «Au pays du vice», qui ne donne pas dans la concession. Des textes durs et crus, une musique sombre et des rythmes lourds, Decs vide son sac et règle ses comptes sans mâcher ses mots, dans un style bien à lui.

Ce style, il l'a forgé au fil des années, en participant à divers projets de Casa Nostra à Sous la Surface. Sous cette dernière entité se regroupaient déjà Akem, Trisha ou un certain Yves Larock. C'est notamment le succès de ce dernier qui mettra un terme à l'aventure, renvoyant ses acolytes à leurs carnets et stylos. Pour un certain temps seulement, car sur «Au pays du vice», on le retrouve à la production.

«Ça a été l'horreur, quand il était là, on travaillait sur trois morceaux en un jour», se souvient un Decs content de travailler avec un vieil ami. Yves Larock n'est pas le seul à avoir été convié sur cet album puisqu'on y retrouve également Akem ou Trisha. «Je voulais rester dans le coin, je ne voulais pas payer pour un featuring français», relève le rappeur qui revendique un label AOC.

Au niveau musical, Decs délivre un hip-hop personnel qui ne renvoie à aucune référence directe, «un rap un peu dépassé» selon son auteur. Il trempe sa plume acérée dans une encre très noire pour donner sa vision d'une société, sans l'embellir, sans la noircir: «On n'est pas dans les banlieues. On a d'autres problèmes, plutôt psychologiques». Les textes sont durs et n'épargnent personne, pas même leur auteur. Hautement autobiographiques, ils ne sont pas dénués d'une certaine poésie crue et réaliste et se fondent parfaitement dans une musique lourde et entêtante.

Du hip-hop hors du temps et révolté qui évite cependant les clichés.