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Musique: la cantatrice américaine Jessye Norman est morte à l’âge de 74 ans

La légendaire soprano américaine Jessye Norman est décédée à l’âge de 74 ans, suite à une septicémie. Socialement engagée, la cantatrice s’était fait connaître en s’installant à la fin des années 1960 en Europe.

01 oct. 2019, 06:50
Née le 15 septembre 1945 à Augusta, Jessye Norman s’initie à la musique en chantant les traditionnels «spirituals».

La cantatrice américaine Jessye Norman est décédée lundi à l’âge de 74 ans lundi à New York des suites d’une septicémie. La légendaire soprano avait conquis les publics du monde entier avec son timbre sombre et majestueux.

«C’est avec une profonde tristesse et chagrin que nous annonçons la mort de la star internationale de l’opéra Jessye Norman», a indiqué la famille dans un communiqué. La cantatrice devenue icône a succombé à une septicémie consécutive aux complications d’une blessure à la colonne vertébrale en 2015.

 

 

«Nous sommes fiers de ses réussites musicales et l’inspiration qu’elle a donnée aux publics du monde entier continuera à être une source de joie», a encore souligné la famille. «Nous sommes également fiers des causes humanitaires qu’elle a défendues, telles que la faim, les sans-abri, le développement des jeunes et l’éducation artistique et culturelle».

Les hommages affluent

«Le Met pleure Jessye Norman, l’une des plus grandes sopranos des 50 dernières années», a indiqué le grand opéra new-yorkais, où elle s’est produite plus de 80 fois, dans un répertoire allant de Wagner à Poulenc, en passant par Bartok, Schönberg et Strauss.

«Elle était l’une des plus grandes artistes à chanter sur notre scène», a souligné le directeur du Met Peter Gelb. «Son souvenir vivra à jamais».

Jessye Norman s’était fait connaître en s’installant à la fin des années 1960 en Europe, où elle s’est produite dans les plus grandes salles.

 

 

La cantatrice devenue icône avait marqué les esprits en France en chantant «La Marseillaise» en 1989 pour le bicentenaire de la révolution. Elle s’était également produite plusieurs fois en Suisse, notamment du 50e Menuhin festival de Gstaad (BE) en 2006 et au festival de jazz de Montreux (VD) en 2010.

Au Deutsche Oper à 23 ans

Née le 15 septembre 1945 à Augusta, dans un Etat de Géorgie alors soumis à la ségrégation, Jessye Norman, issue d’une famille de cinq enfants, s’initie à la musique par l’église, en chantant les traditionnels «spirituals».

En grandissant, elle se met à écouter les opéras à la radio, notamment ceux du prestigieux Metropolitan Opera, où elle allait elle-même devenir une star. «Je ne me souviens pas d’un moment dans ma vie où je n’ai pas été en train d’essayer de chanter», disait-elle en 2014 à la radio américaine NPR, après avoir remporté cinq Grammys, dont un récompensant l’ensemble de sa carrière en 2006.

 

 

Jeune femme noire dans un milieu de la musique classique essentiellement blanc, elle décroche une bourse pour étudier la musique à l’université Howard, un établissement historiquement noir de Washington.

Engagée dès 1968 au Deutsche Oper de Berlin, elle débute en France cinq ans plus tard, dans l’«Aïda» de Verdi. Des invitations suivent au festival d’Aix-en-Provence («Hippolyte et Aricie» de Rameau en 1983, «Ariane à Naxos» de Richard Strauss en 1985), à l’Opéra-Comique (1984) et au Châtelet (1983, et régulièrement depuis 2000).

Femme de convictions

Elle s’installe en Europe où, avec son timbre sombre et pulpeux, elle s’impose comme l’une des sopranos dramatiques les plus reconnues, en particulier pour ses interprétations de Wagner.

Jessye Norman était aussi une femme de convictions, socialement engagée, notamment pour les artistes des milieux défavorisés. Elle avait notamment fondé dans sa ville natale d’Augusta la Jessye Norman School of the Arts, gratuite pour les plus désargentés.

 

 

Si elle avait chanté aux cérémonies d’investiture des présidents américains Ronald Reagan et Bill Clinton, ou pour le 60e anniversaire de la reine Elizabeth II, en 1986, avant de recevoir la médaille nationale des arts des mains du président Barack Obama en 2009, la cantatrice s’était retirée de la scène ces dernières années.

Ses dernières interviews remontent pour la plupart à 2014, année de la publication de ses mémoires, «Stand Up Straight and Sing!». Elle y racontait en détail les femmes qui l’avaient marquée, et le racisme auquel elle avait été confrontée, enfant puis adulte.

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