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Les Suisses d'Hawaii, entre paradis et nostalgie du pays

Des centaines d'Helvètes vivent jusqu'au bout leur rêve hawaiien. Certains travaillent dans le tourisme, d'autres sont ingénieurs, architectes, restaurateurs, informaticiens, avocats ou encore professeurs. Rencontre avec ces nouveaux Robinson. Dans le jardin de Désirée Goepfert, l'air est doux et humide toute l'année. Les fleurs exotiques poussent en liberté, des gekos courent sur les palmiers, d'étranges chants d'oiseaux résonnent sur une vallée luxuriante. La jeune Bâloise habite loin, très loin de sa campagne. Kauai, comme les autres îles hawaiiennes, se trouve à 12 000 kilomètres et 12 heures de décalage horaire de la Suisse. Comme des centaines de compatriotes, c'est là qu'elle a choisi de s'établir.

13 juil. 2007, 12:00

Selon le dernier décompte cité par le Consulat helvétique à San Francisco, il y aurait là 258 femmes, 189 hommes et 102 mineurs. Parmi eux, une nonantaine de Romands. Un point commun? Leur coup de foudre pour Hawaii, son océan, ses plages, ses volcans... «Je suis venue ici avec ma mère pour un voyage sabbatique», raconte Désirée Goepfert. «Après six mois, nous n'avons plus trouvé aucune raison de partir!» Elle avait alors 16 ans. Aujourd'hui, elle en a 24 et gère le Magic Sunrise, une maison d'hôtes peinte de couleurs vives que sa mère et elle ont rénovée sur Kauai.

Eparpillés dans l'archipel, les Suisses se connaissent mais ne forment pas une véritable communauté. Pas assez nombreux, pas assez grégaires. Ils se fondent plutôt parmi les 1,3 million habitants du 50e Etat américain, le plus ethniquement bigarré de tous.

Il n'y a que sur Oahu, l'île abritant Honolulu (et 77% des habitants de l'archipel), que leur réseau est vraiment actif. Des rencontres sont organisées plusieurs fois par année. Ils seront ainsi plus d'une centaine à se réunir - cette année encore - pour fêter le 1er Août. Chez Paul Grab, le président saint-gallois de la Swiss Society of Hawaii, qui habite l'archipel depuis 40 ans. C'est aussi à Honolulu qu'habite le «patron» des Suisses d'Hawaii, le bien nommé Niklaus A. Schweizer. Ce professeur de littérature allemande à l'Université d'Hawaii, personnage haut en couleur, y occupe le poste de consul honoraire de Suisse depuis 35 ans. La mission d'un consul honoraire au paradis? D'abord aider ses compatriotes quand ils en ont besoin. En faisant le lien entre ces derniers et le Consulat de San Francisco. Voire en organisant le sauvetage d'une Suissesse tombée d'un cocotier - c'est arrivé.

Les plages irrésistibles, la douceur de vivre ou même les rencontres avec d'autres Suisses n'empêchent pas la nostalgie du pays. Bon nombre d'Helvètes d'Hawaii reviennent régulièrement en Europe. Malgré les 30 heures d'avion.

Certains, comme Désirée Goepfert, pensent même qu'ils reviendront s'installer en Suisse. Plus tard, un jour. Parce que les racines y sont, et parce que la vie à Hawaii n'est pas toute rose (voir encadré). «Il n'y a pas de lieu parfait dans le monde...», glisse la Bâloise en jetant un regard sur son petit jardin édénique.

Pourtant, quand elle revient à Hawaii, elle dit revivre son premier coup de foudre: «La verdure, l'océan, cette nature... Tout ça est incroyable!»

Et puis, bien sûr, il y a la nouvelle génération, aux racines océanes. Paul Grab a épousé une Coréenne et le couple a eu deux filles, nées à Hawaii. Désirée Goepfert est mariée à un Américain et leur fille, pas encore 3 ans, est aussi une Hawaiienne.

La petite fille, justement, joue en riant sur un gazon émeraude plus épais qu'une moquette. Elle est un vibrant symbole de la richesse ethnique des îles hawaiiennes. Et un lumineux petit bout de Suisse, dansant au milieu de l'immense Pacifique. /NHU-ats

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