Considéré comme le Léonard de Vinci de l'Europe du Nord, Albrecht Dürer a fait de la gravure un art noble: ses chefs-d'oeuvre sur cuivre ou bois s'arrachaient pour orner les cabinets princiers et bourgeois.
«Le marché de l'art était, déjà de son vivant, à ses pieds», note le Kunsthaus de Zurich. Dürer parvint à faire de son monogramme (AD) une marque reconnue dans toute l'Europe. En cela, il fut le premier artiste-entrepreneur de l'histoire récente.
Cet Allemand de Nuremberg, qui était aussi peintre, doit surtout sa renommée aux trois cuivres magistraux réalisés en 1513-1514: «Le chevalier», «Saint Jérôme dans sa cellule» et «Melencolia I» («Mélancolie»).
Au Kunsthaus, ils sont entourés d'une cinquantaine de chefs-d'oeuvre de Dürer, dont la célèbre gravure sur bois «Le bain des hommes» illustrant le traitement moderne du nu chez l'artiste après son premier voyage en Italie (1494-1495).
Les 55 feuillets exposés proviennent de la collection du landammann glaronnais Dietrich Schindler (1795-1882), qui comprend notamment 230 gravures léguées au Kunsthaus de Zurich en 2000. L'ensemble avait été montré en 1946. L'exposition actuelle a d'abord été présentée à Vienne puis à Nuremberg. / ats
Zurich, Kunsthaus, cabinet des estampes et des dessins, jusqu?au 21 janvier