Les Costières de Nîmes, l'autre âme de la Camargue

04 juin 2010, 12:08

Encore trop méconnu en regard de la qualité des vins qu'il produit depuis des décennies, le vignoble des Costières de Nîmes est le plus méridional de la vallée du Rhône. Il représente le trait d'union entre deux contrées qui constituent le berceau de la civilisation de la vigne: la Provence et le Languedoc.

Les Grecs implantent la vigne dans la région cinq siècles avant J.-C. Si les Grecs ont mis au point la culture viticole, ce sont les Romains puis les moines bénédictins et cisterciens qui en assurent l'extension. Au milieu du 19e siècle, alors que la production de vin de masse est à son comble, survient la crise du phylloxéra. La vigne quitte les coteaux au profit des plaines riches et des cépages peu qualitatifs. Cette situation engendre en 1907 de graves émeutes, dont les conséquences aboutiront à la création des AOC, 30 ans plus tard.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les Costières du Gard obtiennent l'appellation VDQS (vin délimité de qualité supérieure). Dans la foulée, un nouvel encépagement est préconisé. Une mutation se met progressivement en place et la reconnaissance suprême jaillit en 1986. Les Costières du Gard sont classées en Appellation d'origine contrôlée. Une AOC qui devient en 1989 Costières de Nîmes.

Aujourd'hui, le travail acharné de vignerons passionnés a permis d'exprimer les remarquables richesses de l'appellation (4500 hectares) et d'en faire la valeur montante de la vallée du Rhône. Les vins rouges sont fins et savoureux (syrah, grenache noir, mourvèdre, carignan et cinsault), les blancs frais et délicats (grenache blanc, roussanne, marsanne, clairette, bourboulenc, viognier, macabeu et vermentino) et les rosés fruités et festifs. Autant de crus qui ont en commun ce caractère méridional qui signe leur origine, marquée du sceau prestigieux de plus de 2000 ans d'histoire.